Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Journal d'une Passion

24 décembre 2010

XXXIII- Paris - La fin

Nous sommes restés comme ça jusqu'à ce que mon réveil sonne. Je n'ai rien dit, je suis allée me préparer et lui aussi.

Il m'a accompagné à mon métro et là, je savais que je devais lui dire quelque chose mais il n'y a que des banalités qui sont sorties de ma bouche :

- Il fait beau aujourd'hui, j'ai été très contente d'avoir passé ces quelques jours avec toi, ai-je dit.

- Moi aussi, ai-dit-répondu avec une certaine lassitude dans sa voix.

- Tu n’es pas très bavard aujourd’hui.

- Je pense en avoir trop dit ce matin.

 

Il était triste, ça se voyait, ça se sentait. Je me suis sentie nulle, idiote, c’était à mon tour de parler et rien ne venait, j’étais comme bloquée, prisonnière de ma raison. Je marchais très lentement pour profiter encore de sa présence. Les minutes et les secondes étaient comptées.

Une fois, arrivée au métro. Je lui ai dit au revoir et peut-être à bientôt, on s'est embrassés tendrement, c’était un bien triste baiser sans fièvre, ni ardeur. Je me suis dirigé vers la rame de métro. Je me sentais mal, j'avais mal. Je repensais à lui, à tous ces moments d’amour que j’ai vécus ces derniers jours à ses côtés. J’en avais gros sur le cœur. J’avais envie de pleurer. Je me suis donc retournée et je l’ai vu, il me regardait fixement. Je l’ai regardé et l’homme que j’ai vu à ce moment-là n’était pas le jeune homme que j’avais rencontré au tout début, c’était un autre homme, c’était Mon homme. Mon cœur s’est mis à frapper fort dans ma poitrine comme pour la défoncer, tout me paraissait plus clair maintenant. Je me suis dit : « Tant pis ! » et j’ai fait demi-tour. Je suis revenue vers lui. Il a souri. Quand je suis arrivée devant lui, je l’ai regardé dans les yeux et d’une voix toute tremblotante et je lui ai dit :

 

- Michaël !... Je t'aime.

Il a souri et ses yeux ont brillé de nouveau, il m’a dit :

- Moi aussi je t'aime, je t'aime de tout mon cœur.

 

C'était la première fois qu’il me le disait. Il m’a prise dans ses bras et on s'est embrassés.

A ce moment-là, j’ai entendu la sirène du métro, je venais de le rater et je m'en foutais totalement.

Michaël et moi, on s'est regardés, c'était une évidence, les mots ne servaient plus à rien. J’étais toute rouge sous l’émotion, ça l’a fait rire. Il était heureux, son visage rayonnait de joie.

Nous avons discuté de ce qu’on venait de s’avouer, de ce qui nous liait maintenant l’un à l’autre. On s'est promis de s'appeler tous les jours, il m'a dit que lui aussi avait une webcam, j'ai souri.

J'ai pris le métro suivant, je suis arrivée en retard à ma formation mais ce n’était pas si grave. J’étais si heureuse que rien n’aurait pu ternir mon sourire. J’avais pris conscience de quelque chose de fabuleux venait de se passer dans ma vie, j'étais amoureuse de Michaël et il m’aimait aussi. J'étais sur mon p'tit nuage; Je l'aimais, je l'aimais, je l'aimais et ça me rendait folle de bonheur...

J'étais consciente qu'une nouvelle vie venait de commencer pour moi mais j’étais encore trop euphorique pour mesurer les conséquences de tout ça, pour appréhender l'avenir.

Tous les soirs, pendant le reste de mon séjour à Paris, je l’ai eu au téléphone ou à la cam. Parfois, à trois heures du mat quand il avait fini son service au bar. L’entendre me dire « Mon amour, ça va ? Je te réveille ? » était l’un de mes plus grands bonheurs du matin. J’étais encore à Paris et tout allait bien.

Mais toutes les bonnes choses ont une fin.

Il a bien fallu que je rentre chez moi, et c’est une toute nouvelle histoire qui a commencé avec ses moments de stress, de joie, de frustration et de plaisir. Une autre histoire à écrire peut-être… En tout cas, celle de ma rencontre avec lui se termine ici.

Publicité
Publicité
17 décembre 2010

XXXII- Paris - Conversation post-coïtale

Nous sommes restés un long moment sur le lit sans rien dire. J’ai fermé les yeux et je me suis assoupie un moment. J'étais sur le point de me rendormir quand je l'ai entendu murmurer mon prénom. Je me suis retournée vers lui et je lui ai demandé :

- Qu'est-ce qu'il y a ?

- Rien, je pensais à toi…, à ce dernier moment avec toi.

- Dernier moment ?

- Oui.

Son "Oui" a été suivi d'un soupir. Je n'avais jamais voulu penser à la fin avant cet instant, je savais que ça arriverait mais je ne voulais assombrir mon cœur de pensées tristes et perturbantes.

Il m'a regardé et il m'a dit :

- Cette nuit, je n'ai pratiquement pas dormi, je me demandais comment j'allais m'y prendre pour te quitter...

En l'entendant dire ces mots, mon cœur s’est mis à battre plus vite. C’était comme recevoir un coup de massue en pleine tête, j'étais en train de me faire larguer et je ne savais comment réagir. Il poursuivit :

- Je ne sais pas si je dois jouer au macho et te dire que ce fut une belle aventure et que j'ai adoré être ton amant... Ce qui, dans un sens, est vrai...

Je suis restée sans voix. Il reprit :

- Mais ce n'est pas la vérité. Cette vérité qui me hante et que me rend fou. Dieu, que j'aimerai que le temps s'arrête et qu'on reste tous les deux à Paris pour toujours. Je suis égoïste, je sais...

Il s'arrêta une minute, sans rien dire. Il était près de moi mais il semblait déjà loin. Il allait partir, et je ne supportais cette idée. Je voulais qu'il reste dans ma vie, qu'il reste mon amant. J’avais une envie irrésistible de le serrer très fort contre moi mais je n'avais pas le droit de le retenir. Je n'aurai jamais quitté ma famille. Je n'avais rien à lui offrir que cette aventure. Je n'avais jamais imaginé une suite à Paris, même l'idée d'entretenir une liaison passionnelle avec lui me semblait inimaginable à ce moment-là. Je ne me voyais pas mentir à mon mari à chaque fois que je serai rentrée tard à la maison, avoir mauvaise conscience et vivre dans la peur que tout soit découvert. Je n'étais pas assez fougueuse, pas assez intrépide pour ça, et Michaël le savait.

Je ne savais pas quoi lui dire alors j'ai pensé que de ne rien dire était ce que j'avais de mieux à faire.

Soudain, il m'attrapa la main et la serra dans les siennes. Sa main était douce et affectueuse. Il se tourna vers moi et en me regardant dans les yeux, il dit :

- En fait, ce que je souhaite c'est plus ça. Ferme les yeux.

En souriant, je me suis prêtée au jeu et j'ai fermé les yeux.

Il reprit :

- Je vois ton retour chez nous après ta formation, Ben et moi on vient te chercher à l'aéroport. Ben est tout excité de te revoir. Pour qu'il puisse t'apercevoir de loin, je le porte sur mes épaules.

- Fais attention, il est lourd maintenant. Ai-je fait remarquer en souriant.

- Oui, c'est vrai mais ça me fait plaisir de le faire, ça me permet de me rapprocher un peu plus de lui… A force de te chercher, Ben t'a repérée de très loin, il crie :"Maman !". Quand je l'entends, mon cœur fait un bond, je bouscule les personnes pour te voir. Là, je peux discerner ta belle silhouette de loin, te revoir me rend fou de joie. Ben continue à crier : "Maman ! Maman !"

Tu finis par lever les yeux vers nous et un magnifique sourire se dessine sur ton visage. Tu viens nous rejoindre, je fais descendre Ben et il court dans tes bras. Tu le serres très fort, en l'embrassant tendrement, ça se voit qu’il t'a beaucoup manqué.

Tu t'approches enfin près de moi, je te prends dans mes bras et je t'embrasse devant tout le monde.

Ben nous regardera en disant :"Beurk, c'est dégueulasse sur la bouche!" ça nous fera rigoler.

- Comment tu sais qu'il dirait ça ?

- Je le disais aussi à son âge, tous les p'tits garçons disent ça. Attends, ce n'est pas fini. Je continue.

On rentre à la maison. Je t'ai préparé un bon repas pour fêter ton retour chez nous. Tu es contente et tu te lèches les doigts tellement c’est bon.

Puis, tu mets Ben au lit. Tu prends beaucoup de plaisir à le border de nouveau. Pendant ce temps, je me suis glissé sous les draps. Quand tu entres enfin dans la chambre, tu souris et me demandes :" Déjà au lit, mon amour ? " et à moi de te répondre :" Moi aussi, je veux être bordé." Tu viens alors me rejoindre en souriant.

Tu m'embrasses avec amour, je sens ta langue coquine pénétrer ma bouche et se frotter contre la mienne, ça me donne une folle envie de toi.

Je suis déjà tout dur, mon amour. On échange rapidement des caresses et baisers enflammés, pour en venir à l’essentiel. Tu me laisses te pénétrer, tu es déjà mouillée, je glisse en toi, c'est bon. Tu ne sais pas à quel point j'aime te faire l'amour, j'en ai tout le temps envie. J’aime sentir ton frisson, ton corps chaud, entendre tes gémissements et ton cri de jouissance… humm... C’est fou comme ça va me manquer… Je pars mais je n'ai pas envie de te quitter... Mais je dois le faire car plus tu me donneras, plus j’en voudrais encore, je voudrais toujours plus.

En l'entendant dire ses phrases, mes larmes ont coulé.

- Ne pleure pas, m'a t-il dit.

Je l'ai regardé, une vague de tristesse avait aussi envahi son regard. Je me suis lancée sur sa bouche et je l'ai embrassé. Ce fut un baiser chargé de tristesse et d'amertume. A corps perdu, je me suis refugiée dans ses bras. Il m'a serrée fort, très fort.

12 décembre 2010

XXXI- Paris - Un aller simple pour le plaisir

Je me souviens de notre dernière nuit ou plutôt notre dernier matin à Paris. Je dormais mais dans mon sommeil, je sentais un regard peser sur moi, j’ai ouvert les yeux et là, je l’ai vu, assis à mes côtés, les yeux fixés sur moi, je ne savais pas du tout quelle heure il était et j’étais un peu perturbée.

- Tu ne dors plus ? ai-je demandé

- Non.

- Il est quelle heure ?

- Il doit deux heures et demie du matin.

- Il est tôt. tu n’as plus sommeil ?

- Non, je n’ai pas envie de dormir.

- Pourquoi ?

- Tu ne vas pas me croire mais pour la première fois de ma vie, la réalité est plus belle à contempler que n’importe lequel de mes rêves… Alors pourquoi dormir ?

J’ai souri et je lui ai dit :

- C’est beau ce que tu me dis là.

- Ce n’est pas beau, c’est juste la vérité...

J’étais nue sur les draps, ses yeux glissèrent le long de mon corps, son regard était brûlant. Il posa ses mains sur mes seins et dit :

- Tu es si belle. Tes seins sont magnifiques.

Il les caressa en les pétrissant tendrement. Il y eut un silence pendant lequel je ne sentais plus que ses mains sur ma peau. Je mouillais sous le plaisir.

- J’ai envie de toi. M’a dit-il.

J’avais une folle envie de lui moi aussi, je voulais le recevoir, me donner et le recevoir encore. Mon désir était si fort qu’il devait le voir, le sentir.

Ses mains glissèrent sur mes cuisses, il écarta mes jambes en douceur. J’ai fermé et je l’ai laissé faire. Quand j’ai senti son sexe pénétrer mon intimité, je me suis mordue les lèvres pour ne pas crier. Je n’avais pas mal, j’étais bien humide mais je le sentais plus fort. Il me pilonnait avec force, presqu’avec rage. C’était la première fois qu’il le faisait si sauvagement. J’ai adoré ça, je me sentais désirée et soumise à la fois. Ses mouvements étaient rapides, il me serrait fort comme pour entrer encore plus profondément. C’était très bon, trop bon pour qu’il s’arrête, je lui ai demandé de continuer, encore, encore… et j’ai joui.

Mon corps fut secoué par les spasmes et je l’ai senti de déverser en moi. Il a poussé un râle de jouissance et il s’est retiré en se laissant tomber sur mon corps encore tout bouillonnant.

J’ai soufflé un bon coup, waouh c’était délicieux, merveilleux. Je lui ai donné un baiser sur ses lèvres, et je me suis étendue en fermant les yeux me laissant planer. J’étais comme en apesanteur.

8 novembre 2010

XXX- Paris - Souvenir d'une soirée mémorable

Ecrire pour en finir, écrire pour le sortir de mon esprit, ce n’est peut-être pas la solution mais c’est la seule que j’ai trouvée. Je me rappelle encore ce mardi matin à Paris. Quand je me suis réveillée au bruit de l’alarme, il m’a retenu au lit en m’attrapant par les hanches, ses mains sont descendues jusqu’à mes fesses, il savait très bien que je ne pouvais pas résister à cette caresse. Mais je voulais le faire languir un peu et je lui ai dit :

 - Tu sais bien que je dois me lever pour me préparer.

 - Restes encore, rien qu’une minute ! me marmonna-t-il. 

J’ai remué les fesses de façon coquine en lui disant : « Non, non, non ! » Mais j’en crevais d’envie. Il a souri et m’a attiré à lui. Il avait cette façon de m’attraper avec force, je me sentais captive, prisonnière de ses bras, de son désir que je prenais plaisir à assouvir. Nous avons fait l’amour. Il est venu sur moi et il est entré rapidement sans crier gars. Je me suis laissée faire et je voulais même en redemander, je ne voulais pas que ça s’arrête mais il fallait bien que je parte à ma formation. J’ai dû me préparer en vitesse grand V. Il m’a accompagné jusqu’au métro et je l’ai retrouvé le soir au même endroit.

J’avais passé la journée à penser à lui comme une adolescente amoureuse. Le pire c’était que j’aimais être dans cet état, complètement heureuse et insouciante, si légère, si joyeuse… Je passais mon temps à sourire. J’avais lu quelque part que l’amour était quelque chose de cérébral, ça a le même effet qu’une drogue sur notre cerveau, je peux le confirmer et c’est fou comme c’est bon.

Nous sommes rentrés à l’hôtel, nous avons commandé des plats, j’ai eu mon rendez-vous Cam avec mon fils, puis il m’a proposé de m’emmener danser. Je ne trouvais pas sa proposition raisonnable, sortir en pleine semaine de formation mais après tout, c’était mon dernier soir à Paris avec lui et je voulais lui faire plaisir. Il m’a dit qu’il avait retrouvé un ami qui lui avait parlé d’une boîte très bien et il tenait à m’y emmener. Je n’avais pas de tenue affriolante, je me suis contentée de mettre ma petite robe noire avec quelques bijoux fantaisies. J’ai forcé un peu sur le maquillage pour paraître un plus jeune. Je n’aurai peut-être pas dû. Mais quand il m’a vu, il m’a dit : « Waouh ! Tu es à tomber ! » Ça m’a fait plaisir.

 

La boîte était à deux pâtés de maison. Nous y sommes allés main dans la main. J’ai toujours aimé sa façon de me tenir la main, il la tenait avec force comme s’il ne la lâcherait jamais, c’était touchant.

 

Nous sommes arrivés à la boîte assez rapidement, l’entrée était plutôt discrète malgré quelques lumières. Il n’y avait pas beaucoup de monde dehors mais à l’intérieur, c’était la folie. La décoration était très flashy, très moderne. Il y avait beaucoup de monde pour un jour de semaine. Mais au fond, je n’en sais rien car je n’étais pas sortie en boîte depuis mon enterrement de vie de jeune fille, il y a plus de 6 ans.

Il y avait en tout cas, plus de monde que je ne l’imaginais. Il m’a tout de suite entrainé sur la piste. Il dansait magnifiquement bien. Plusieurs jeunes filles le regardaient, malgré les quelques traces de blessures sur son visage, il avait conservé son sex-appeal. Il avait cet aisance, ce charisme que ne laissent indifférent aucune femme. J’étais près de lui à ce moment-là mais en le regardant, je me suis sentie à des années lumières de lui, de cette boîte. Je dansais à ses côtés mais j’avais l’impression d’être spectatrice. Je dois l’avouer, j’étais mal à l’aise, je ne me sentais pas à ma place. Je me sentais beaucoup trop vieille, trop moche par rapport à toutes ces jeunes filles en fleur qui se trémoussaient sur la piste. J’ai dansé pendant une vingtaine de minutes, puis je lui ai dit que j’avais soif. C’était un prétexte pour m’éloigner. Je suis allée au bar. Le barman m’a servi une téquila, cela faisait longtemps que je n’en avais pas bu. En me servant le verre, le barman m’a demandé :

 - Ça n’a pas l’air d’aller ?

J’étais un peu surprise par sa question. Mon mal-être était si visible que ça. Il est vrai que ça faisait quelques minutes qu’il était là en train de m’observer. Je lui ai répondu :

 - Je me trouve juste un peu trop vieille pour ce genre de fête.

Je ne sais pas pourquoi je me suis confiée à lui comme ça. Il m’a souri et il a dit :

 - Je ne sais pas quel âge vous avez mais vous êtes belle comme un cœur et la téquila est offerte aux jolies femmes comme vous.

J’ai souri et je l’ai remercié. Ce qu’il m’avait dit était très gentil et ça m’a un peu remonté le moral même si je savais que ce n’était pas forcément vrai, mais c’était flatteur.

 - Vous êtes encore plus jolie quand vous souriez.

 - Et cette jolie femme est avec moi, ce soir !

En entendant cette voix, je me suis retournée, Michaël était derrière moi. il m’a souri. Le barman était un peu confus, s’est excusé en souriant. Michaël s’est assis près de moi au bar, il a pris un verre lui aussi. Il m’a regardé et il a demandé à son tour :

 - Ça ne va pas ?

 - Non, ça va.

Je mentais car je ne voulais pas trop en parler, mais il voyait que ça n’allait pas.

 - Tu veux qu’on rentre ? a-t-il continué

 - Non… En fait, je n’aime pas trop danser.

En fait, je voulais rentrer, j’aurai pu lui répondre oui, je crois qu’il ne m’aurait pas voulu mais je ne voulais pas tout gâcher, avec l’âge, on devient moins égoïste. Il fut un peu déconcerté mais après avoir réfléchi quelques secondes, il m’a lancé :

 - Ne t’inquiète pas, j’ai un plan B.

Il paya les verres, prit ma main et se dirigea vers la sortie en me traînant derrière lui, sa main serrait très fort la mienne. J’aurai pu le suivre jusqu’au bout du monde ce soir-là. Au bout d’une vingtaine de mètres, je lui ai demandé :

 - Où est-ce que tu m’emmènes ?

 - C’est une surprise.

Un peu loin, nous avons pris une petite rue et là on s’est arrêté devant un petit bar tout éclairé. Je ne me souviens plus du nom mais dehors on entendait de la musique. Nous sommes entrés, il y avait une trentaine de personne environ, peut-être plus. Un groupe s’était formé près d’un écran dans un coin à droite, c’était une soirée karaoké. J’ai regardé Michaël et sans savoir pourquoi j’ai été ravie qu’il m’emmène là. Nous nous sommes assis à une table, on a pris un verre et on a regardé les futurs stars de demain ou de jamais s’essayer à l’exercice. Certains chantaient bien, d’autres beaucoup moins. Ça faisait même rire parfois. L’ambiance était conviviale et bonne enfant, j’étais vraiment contente d’être là. A un moment, un groupe d’étudiantes ont mis le feu en chantant « Waka Waka », beaucoup se sont levés pour danser, c’était vraiment cool. Quand j’ai avoué à Michaël que c’était la première fois que j’entendais cette chanson, il avait du mal à me croire et m’a dit que c’était la grande chanson de la coupe du monde et que ça avait cartonné. Moi, ça ne me disait rien car je ne suis plus vraiment dans le coup et encore moins quand il s’agit de foot.

Mais, quand l’animateur a demandé un volontaire pour « One » de U2. J’ai dit à Michaël que j’aimais beaucoup cette chanson, il m’a dit :

 - Vas-y!

 - Non, je suis trop timide, vas-y toi !

Il s’est levé et il est parti. Il a commencé mais il n’était pas vraiment dans le ton, il avait du mal. Ça me faisait rire car je la connaissais par cœur.

Alors que la musique continuait de jouer et les paroles de défiler, il s’est arrêté de chanter et il m’a regardé, il y eut un grand silence dans la salle. Le micro dans sa main, il s’est adressé à moi :

 - Ne t’inquiète pas, je vais recommencer mais j’aimerai que tu viennes avec moi.

Je ne m’attendais pas du tout à ça mais j’aurai dû y penser le connaissant. Tout le monde s’est retourné vers moi, je devais être rouge comme une tomate. L’animateur aussi s’y est mis : « Venez, venez, n’hésitez pas, il a besoin de renfort. »

J’étais piégée, impossible de fuir cette fois-ci. Je suis donc allée le rejoindre devant l’écran, la chanson a repris au début et cette fois-ci, on était dans le ton. J’ai aimé ce moment. Nous chantions avec le cœur et en chœur. Ce n’était peut-être pas juste mais au moins c’était beau. A la fin, on s’est regardés dans les yeux en terminant sur « One», c’en était presqu’émouvant. Les gens nous ont applaudis et il m’a embrassée devant tout le monde. J’étais heureuse comme jamais. J'ai savouré ce moment, je savais au fond de moi qu'il était unique et que je n’en aurai pas d’autres.

Nous avons regagné nos places, d’autres candidats se sont succédés et à la fin, vers minuit et demi, l’animateur a demandé à tout le monde de venir près de l’écran pour chanter « On ira tous au paradis. » C’était un grand moment de joie et d’unité. La plupart des personnes étaient des étudiants. Il y en avait sûrement qui avaient la trentaine mais tous paraissaient jeunes. Je me sentais bien à la fin de la soirée mais je me serai senti encore mieux si j’avais été une étudiante ce soir-là… mais on ne peut pas tout avoir.

Michaël et moi, nous sommes rentrés. Nous avons fait l’amour et je me suis endormie tout de suite après, lui aussi, je suppose.

15 octobre 2010

XXIX- Paris - Mon p'tit lundi avec lui

Je voudrais ne plus m’en rappeler mais je me souviens très bien de ce lundi matin à l’hôtel, je m’en souviens comme si c’était hier.

Mon réveil venait de sonner, heureusement que j’avais pensé à le mettre sinon je crois que je ne serai pas sortie du lit ce matin-là. Je me suis penchée pour l’attraper, j’ai appuyé sur le bouton, j’ai alors senti ses mains sur mes hanches, il marmonna :

- Où est-ce que tu vas ?

- Je dois me lever, c’est l’heure.

Il m’attrapa et se serra tout contre moi. Je sentais la chaleur de son corps sur ma peau, c’était d’une agréable douceur. Je ne pouvais pas résister à ce câlin. Je sentis ses lèvres sur ma peau. Il la recouvrit de baisers, c’était excitant. Quand il embrassa ma nuque et mon sein, je ne pouvais plus retenir mon envie, je lui ai ouvert la porte et il ne se fit pas prier. Il entra avec fougue. Ce fut rapide mais rythmé. J’ai adoré.

J’aime faire l’amour le matin, c’est une merveilleuse manière de commencer la journée. Je suis allée prendre une douche et me préparer en vitesse. Quand je suis sortie de la salle de bain, c’est lui qui est entré. Quand il en est ressorti, il était bien coiffé et bien habillé, je l’ai trouvé très beau. Son visage commençait à se raffermir mais je me demande aujourd’hui si ce n’était pas moi qui commençais à m’habituer à sa nouvelle tête. Je l’ai embrassé langoureusement. Il a souri. Son sourire était comme un rayon de soleil qui illuminait le monde et mon univers. Je savais à ce moment là que j’allais passer une bonne journée. Il m’a accompagné jusqu’à ma rame de métro. Quand les portes se sont ouvertes, il m’a donné un tendre baiser. Il m’a dit qu’il viendrait m’attendre ici ce soir. J’avais hâte d’être au soir.

J’ai retrouvé une fille qui était en formation avec moi dans le métro. Elle m’a dit bonjour et elle me fit la remarque suivante :

- Ton mari est très amoureux.

Elle avait vu Michaël m’embrasser et croyait que c’était mon mari. Je ne lui ai rien dit, j’ai répondu par un sourire. On a fait la route ensemble.

Toute la journée, j’étais distraite, mes pensées étaient ailleurs, je n’ai pas vraiment écouté le formateur. Je pensais à Michaël, je repensais à son corps, à la façon qu’il avait de me pénétrer en profondeur, ça me donnait des fièvres dans le bas du ventre, j’en étais toute bouleversée t troublée. Quand il fallut faire l’exercice, je fus bien embêtée. J’ai rarement été aussi mauvaise élève. Heureusement qu’il y avait cette fille du métro à côté de moi, elle s’appelait Géraldine. On avait sympathisé et je lui ai dit que j’avais un peu mal dormi hier soir et que je n’ai pas tout compris. Elle a eu un sourire malicieux et elle a dit :

- Je sais pourquoi tu n’as pas dormi.

- Ah bon ?

- Tu oublies que j’ai vu ton mec ce matin et il était encore tout chaud. J’ai pas besoin de plus détails pour imaginer la nuit que tu as passé hier soir.

Elle était surprenante cette fille et audacieuse surtout, ça m’a fait sourire. Elle m’a bien aidé pour l’exercice et grâce à elle, j’ai compris l’essentiel. Elle m’a dit qu’elle était ingénieur et qu’elle n’avait pas vraiment besoin de cette formation mais comme son entreprise la proposait à tout le monde, elle est venue. On a déjeuné ensemble. Je l’ai trouvé très sympathique et marrante. On a parlé de nos boulots, de nos collègues, du formateur et de nos familles. On a bien ri. Elle a une fille de 6 ans, elle est divorcée depuis deux ans.

Elle m’a montré la photo de sa fille, une petite blonde toute mignonne. Je ne voulais pas trop entrer dans sa vie privée mais elle m’a tout dit. Elle m’a parlé de son mariage, de son divorce. Elle m’a dit que ce fut très dur mais qu’elle ne regrettait rien aujourd’hui. Elle était bien avec sa fille et elle se sentait enfin libre.

Je n’avais jamais pensé au divorce avant cette conversation avec elle. Le soir, quand j’étais dans le métro pour rentrer, j’ai vu Michaël m’attendre au loin. J’étais tellement contente de le revoir, je me sentais tellement bien avec lui que j’y ai commencé à y penser : « Et si je divorçais ? ».

On a décidé de flâner un peu dans la ville. Il n’était pas si tard. Il m’a raconté sa journée. Il en avait profité pour un revoir un vieux copain, il avait fait un tour à Montmartre. Nous avons trouvé un petit resto antillais, on a pris notre dîner là-bas avant de rentrer à l’hôtel. En sortant, on marchait main dans la main comme un couple comme les autres. Je ne ressentais aucune gêne, j’étais à lui, rien qu’à lui à ce moment précis. J’étais sa femme et il était mon homme, c’était comme une évidence pour nous et pour tout le monde.

Arrivés à l’hôtel, j’ai regardé l’heure, je fus prise de panique, « Ben ! ». J’avais oublié mon rendez-vous virtuel avec mon fils adoré, je m’en voulais et j’avais peur de le manquer. Même s’il était tard, je me suis tout de suite connectée à la webcam. Quand j’ai vu son visage de mon p’tit ange, mon cœur fut rempli d’émotion. J’étais soulagée et heureuse, je lui ai dit :

- Salut mon bébé, tu ne dors pas mon bébé ?

- Je ne voulais pas dormir sans te voir, papa m’a dit d’attendre.

- Excuse-moi du retard. Je suis allée manger dans un resto un peu loin et je viens tout juste d’arriver.

- Maman, quand est-ce que tu reviens à la maison?

- Je t’ai déjà dit hier, je rentre dans quelques jours. Papa s’occupe bien de toi ?...

Il me raconta le verre qu’il avait cassé, la comptine qu’il avait apprise, la glace au chocolat qu’il a mangée en dessert… Bien qu’il fût tard, nous avons discuté plus longtemps que d’habitude. Mon mari m’a parlé de quelques problèmes de plomberie et il m’a demandé comment se passait la formation. Il m’a dit qu’il m’aimait et je leur ai fait de gros bisous à tous les deux et je me suis déconnectée.

Michaël était dans la salle de bain, je l’entendais se doucher. C’est alors que j’ai eu l’idée de le rejoindre. Il était agréablement surpris de me voir me glisser nue sous la douche avec lui. Il souriait, mon initiative semblait lui plaisir, son sexe se redressait. J’étais heureuse de constater que je lui faisais de l’effet. L’eau coulait le long de nos corps. C’était vraiment très sensuel, il prit le gant et se mit à frotter mon corps, s’attardant sur mes seins, mes tétons en raidissaient de plaisir. J’étais très excitée, je me suis collée contre lui. Je sentais son sexe dur contre moi, ça me donnait envie. J’ai alors enfoui ma langue dans sa bouche et je l'ai embrassé  très sensuellement, j'étais toute chaude et il le sentait. Il posa ses mains sur mes fesses et me souleva. J’ai écarté mes jambes, m’offrant à lui encore une fois pour notre plus grand bonheur à tous les deux. Nous avons fait l’amour sous la douche. C’était merveilleusement bon. Nous étions en phase. Il était en moi, je le sentais très fort. Mon cœur battait de plus en plus fort et j’ai joui. On est restés enlacés un moment avant d’éteindre le robinet. Je planais, j’étais dans ses bras mais c’était comme si je venais de toucher le ciel.

Puis, nous avons regagné le lit et là, je me suis endormie comme un bébé.

Publicité
Publicité
24 septembre 2010

XXVIII- Paris - Notre 1ère fois

Nous étions dimanche, j’étais au lit et lui près de moi. Je dormais encore quand j’ai senti une douce caresse descendre le long de mon visage. J’ai ouvert les yeux et j’ai croisé les siens. Ses yeux étaient fixés sur moi, il m’a souri et il a dit :

-          Désolé, je ne voulais pas te réveiller.

-          Bonjour toi ! Ça fait longtemps que tu me regardes dormir ?

-          J’en sais rien...  Tu es si jolie dans cette nuisette...

Pendant qu’il me faisait ce compliment, son regard glissa le long de mon corps scrutant les formes que laissait dévoiler ma nuisette. Il poursuivit en me caressant le bras tendrement :

-          Ta peau est douce.

J’ai souri et je lui ai répondu :

-          J’espère bien qu’elle est douce car j’ai pris tellement de temps hier à m’enduire de crème que tu t’es endormi en m’attendant.

-          Quel con !

-          Tu n’étais pas con mais juste très fatigué.

Il se serra tout contre moi avec un sourire malicieux (ou vicieux) et dit :

-          Mais rien ne nous empêche de rattraper le temps perdu.

Il était collé à moi, j’ai senti son sexe se durcir contre moi. Il avait envie de moi. Son désir arrivait jusqu’à moi et me pénétrer. On se regarda dans les yeux et il me dit :

-          J’aurai préféré avoir une autre tête…

-          Non, tu es très bien, tu es parfait comme ça.

Je n’ai pas dit cela pour le rassurer mais parce que j’avais l’impression de le voir vraiment, tel qu’il était. Je ne suis demandé plusieurs fois si j’étais attirée par lui à cause de son visage d’ange et bien là, j’avais ma réponse. Ce jour, j’avais envie de lui plus que jamais. Je me suis lancée sur sa bouche et je l’ai embrassé fougueusement. Je l’ai embrassé avec envie, on se dévorait la bouche furieusement, nos langues s’entremêlaient avec passion. Je me frottais à lui, je lui donnais tout.

Il glissa ses mains sous ma nuisette et atteignit mes fesses. Ses caresses étaient très douces et excitantes. Puis, il les posa sur mes seins. Quand j’ai senti ses doigts, c’était comme si j’avais attendu ce moment depuis des siècles, j’ai soupiré de bonheur. Il prit mes seins en main, les caressant, les pétrissant. C’était bon, mes tétons pointaient sous ses doigts. Je mouillais, j’étais prête à le recevoir : j’ai murmuré à son oreille : « J’ai envie de toi ! ». Il me répondit avec empressement : « Oh moi aussi, tu ne sais pas à quel point ! »

Il ôta ma nuisette au même moment. J’étais presque nue, il ne restait que mon string à enlever. Il regarda mon corps et me dit avec rage passionnelle : « Dieu, que tu es belle ! ».  Il déposa sa bouche sur mon sein et suça mon mamelon, c’était délicieux, en même temps, il fit descendre mon string. Une fois nue, il enleva son tee-shirt et baissa son boxer. J’admirais à mon tour son corps nu d’apollon qui allait assouvir mes plus profonds désirs. Son sexe était long et bien tendu. Il me regarda pour me demander mon autorisation, mon sourire fut la réponse qu’il attendait, il écarta mes jambes. Mon sexe était ouvert et n’attendait que lui.

Il est entré en un coup de rein. Il me pénétra en douceur et lentement. Le moment était unique et intense. Je le sentais, il était en moi, il était à moi.

Il allait et venait en moi. Il semblait apprécier chaque seconde, chacun de mes soupirs, de mes gémissements. Puis, il me retourna, il m’a prise par derrière. J’étais si mouillée qu’il a glissé rapidement dans mes profondeurs. La sensation était incroyable. Je sentais ses mains sur mes hanches, il me tenait fort. Il me disait qu’il me sentait bien, il y allait plus vite, son sexe semblait encore plus dur, plus audacieux. J’ai ouvert un peu plus mes jambes et je lui ai crié : « Vas-y plus fort ! ». Il se pencha et posa ses mains sur mes seins. C’était si bon, il y allait encore plus fort, plus loin. Le va-et-vient était plus  rapide,  je le sentais gonflé en moi, il gémissait fort. « Ah que c’est bon, c’est bon ! » me dit-il d’une voix presque tremblante. Il allait jouir, je le sentais venir. Il soupira un grand coup et s’enfonça profondément en moi. Il se déversa en moi. Il avait joui et je vibrais sous les secousses de son corps.

Il resta un moment au fond de moi comme s’il ne voulait plus en sortir. Il souriait, ses yeux brillaient comme jamais, il semblait être ailleurs, il était high.

Il sortit de moi et m’embrassa tendrement. Il posa sa main sur mon sexe et il commença à le caresser, il frotta mon clitoris. Ses caresses étaient bonnes, j’ai écarté les cuisses sous l’excitation, il put  y faire pénétrer un doigt. Il continua à me caresser le clito tout en faisant aller et venir son doigt dans mon intimité. C’était terriblement bon, j’étais déjà très mouillée, il ne m’en fallait pas beaucoup. Quand il posa sa bouche sur mon téton, je n’en pouvais plus, j’ai joui. C’était électrique, comme si j’avais reçu une décharge de 100 000 volts, les spasmes ont soulevé mon corps, j’ai crié sous les coups du plaisir. Puis, j’ai fermé les yeux et j’ai laissé mon corps retomber sur le lit. Il retira son doigt de vagin et sa bouche de son sein, et s’allongea à mes côtés.

J’ai pris une grande inspiration et je me suis glissée dans ses bras et nous n’avons plus dit un mot. Nous étions en paix avec nous même, avec notre corps et nos envies. On a fermé les yeux et on s’est rendormis. Quand on s’est réveillé, on s’est regardé en souriant. Nous n’avions envie de rien faire. Je l’ai regardé son visage était toujours gonflé et couvert de bleus mais je le trouvais beau. Ce que je ressentais était incroyable. Faire l’amour avec lui me rendait heureuse, c’était comme un rêve s’est réalisé, comme s’il était à moi maintenant, rien qu’à moi. Il ne disait toujours rien, au début je me disais que ce silence était dû à l’émotion, mais il commençait à m’inquiéter.

-          Ça va ? ai-je demandé

-          Oui, ça va très bien, même trop bien.

-          Pourquoi tu dis ça sur ce ton alors?

-          J’ai pas envie que ça s’arrête.

-          Ne t’inquiète pas, on fait une pause et on recommence. ai-je dit en souriant

Je faisais semblant de ne pas comprendre mais j’avais parfaitement compris ses craintes mais je n’étais pas prête à les affronter. On s’est fait livrer des plats et après avoir déjeuné, nous sommes remontés au lit pour la sieste. Nous avons refait l’amour plusieurs fois. C’était merveilleux. Nous avons passé la quasi-totalité de notre dimanche au lit. C’était l’un des plus beaux dimanches de ma vie.

20 septembre 2010

XXVII- Paris - 1er jour avec lui

Mes deux semaines à Paris sont passées depuis longtemps maintenant mais je n’arrivais plus à écrireJe ne trouvais plus ni les mots ni l’envie.

Pourtant ces deux semaines de formation se sont très bien passées. Il faisait beau presque tous les jours. Sauf le premier jour, sûrement pour marquer mon arrivée sur la capitale. J’ai dû me rendre au centre sous la pluie, c’était chiant mais ça m’a permis d’apprécier le soleil les jours suivants.

J’étais installée dans un p’tit hôtel dans le 11ème, j’y ai retrouvé des rues, des boulevards que je connaissais bien, j’y ai mes repères, le métro, la place de la Nation, le boulevard Voltaire... Je ne pensais pas que ça m’aurait fait autant de bien de retrouver Paris.

Le matin, je commençais à 9h, j’avais le temps de flâner dans ma chambre, à choisir quels vêtements j’allais mettre. Le soir en rentrant je faisais du shopping, je me suis achetée une jolie robe et deux gilets de couleur. La seule chose qui me manquait était mon fils.

Nous avions attendu le dernier jour pour parler à Ben de mon départ pour Paris. Il l’a plutôt bien pris, c’est uniquement à l’aéroport qu’il a pleuré quand il m’a dit au revoir. J’ai retenu mes larmes à ce moment-là en lui disant que ça passerait vite et que je serai avec lui tous les soirs sur l’ordinateur. Il a été fort pour son jeune âge, il a essuyé ses larmes et il m’a fait un gros câlin.

Alors tous les soirs, je passais une heure environ avec lui sur la webcam, heureusement mon mari a pensé à nous équiper de casques avec micro. Je pouvais donc le voir, lui parler, l’entendre me raconter sa journée, ses bêtises et ses petites misères, l’entendre rire et me dire « Je t’aime maman ». On se faisait de gros, gros bisou sur l’écran. Le premier soir, je me rappelle que j’étais tellement émue que j’en ai pleuré. Heureusement qu’il ne l’a pas vu. J’avais envie de le serrer dans mes bras. Je me rends effectivement que je suis très mère poule.

Bien que je me réjouissais de ce séjour à Paris pour y retrouver Michaël, je ne l’avais appelé que la veille du week-end où il devait venir me rejoindre. Quand je lui ai demandé s’il venait toujours, je l’ai trouvé hésitant dans sa réponse et ça m’a fait peur. Allait-il me laisser tomber ? Etait-il déjà passé à autre chose ? Toutes les hypothèses possibles me vinrent à l’esprit.

Il m’avoua qu’il était à deux doigts de renoncer à ce week-end. L’entendre dire cela, c’était comme recevoir un coup de massue sur la tête. Il y eut un silence court mais ça semblait une éternité et il finit par me confier la raison :

-          En fait, j’ai eu un p’tit accident.

-          Un accident ? C’est grave ?

Même si au fond de moi, j’étais soulagée que ce ne soit à cause de moi, j’étais inquiète. Il m’a rassuré en me disant que ce n’était pas très grave et que ça allait mieux. Il ne voulait pas trop en parler mais il a, quant même, tenu à me dire qu’il fallait que je me prépare à voir un Michaël un peu amoché car il s’était égratigné le visage en tombant.  L’essentiel était sa santé, s’il allait bien, c’était ce qui comptait pour moi. N’étant pas curieuse, je n’ai pas cherché à en savoir plus.

Le lendemain, je suis allée le chercher à la gare. J’étais là sur un banc et je m’imaginais mille scénarios de retrouvailles, des retrouvailles timides ou enflammées, je ne savais pas encore ce qui m’attendait.

Quand son train est arrivé, je me suis approchée pour l’accueillir. Les gens sortaient en masse mais je savais que je n’aurai pas pu le manquer. Quand je l’ai aperçu de loin, j’ai cru que j‘étais dans un mauvais film. Il avait la tête de Rocky après un combat. Son nez était cassé, son visage était rouge, gonflé par les bleus et il avait des sparadraps sur la joue et le nez. Son arcade droite était blessée et semblait avoir été cousue. Mon Dieu... J’étais atterrée, complètement affolée. Je me disais que ce n’était peut-être pas lui, que je me trompais. Mais les phrases qu’il m’avait dites le soir au téléphone me sont revenues à l’esprit, il avait qu’il serait un peu amoché… C’était un bel euphémisme.

Sous le choc, je ne savais plus quoi faire, je suis restée immobile. Il m’a vue et il avança dans ma direction. Il m’a lancé un p’tit sourire mais il a vu à ma tête que je réagissais mal à cette surprise (qui n’en était pas une car il avait tenté de me prévenir). Malheureusement j’étais loin de penser qu’il aurait eu cette tête.

Quand il fut face à moi, il m’a dit « Bonjour ! » en souriant. Je lui ai répondu mais j’osais à peine le regarder.

-          J’ai une sale tête ? m’a-t-il dit.

-          Tu as fait de la boxe ou quoi ? Qu’est-ce qui t’es arrivé ?

A ma question, il a souri et il m’a répondu :

-          Tout le long du voyage, j’ai essayé d’imaginer quelle réponse j’allais te donner quand tu allais me poser cette question fatidique. J’ai pensé à inventer une histoire d’accident de moto mais finalement, je n’ai pas envie de mentir... Si j’ai cette tête c’est à cause d’une bagarre.

-          Une bagarre ? Mais avec qui ?

-          C’était un soir au bar, j’ai eu un problème avec un gars et ça a fini dehors sur le bitume.

-          Ben, ça alors.

J’étais complètement catastrophée. Il me regarda et lança :

-          Ce sont malheureusement des choses qui arrivent.

J’ai compris qu’il ne voulait pas vraiment parler. Il m’avait dit la vérité et c’était déjà un bon début.

Nous sortions de la gare sans vraiment savoir où nous allions. Il n’avait qu’un sac à dos qui ne semblait pas très lourd. Je lui ai alors demandé :

-          Où veux-tu que nous allions ? Tu préfères qu’on rentre déposer ton sac à l’hôtel ou qu’on aille manger un truc quelque part

-          Je serai tenté de rentrer direct à l’hôtel… - Il me regarda quelques secondes avec des yeux plein d’excitation avant de reprendre - … mais je vais être raisonnable, alors manger un truc.

J’ai souri et nous nous sommes dirigés vers un p’tit resto que je connaissais bien. Nous marchions côte à côte sans craindre les regards des passants, sans nous soucier de rien. Il y avait du monde dans le resto mais le serveur a pu me dénicher une bonne table dans un coin aéré.

Nous avons passé commande. Ce fut rapide, le repas était bon, la viande bien cuite comme je l’aime. Michaël avait vraiment très faim, il a pris une salade composée, des frites, du jambon, du gratin, de l’agneau à la sauce au poivre, du pain complet et de la crème glacée en dessert. Je le regardais avaler toute cette nourriture à une vitesse phénoménale. Il me faisait rire.

-          Qu’est-ce qu’il y a ? me demanda-t-il.

-          Rien, mais n’oublie pas de reprendre ton souffle entre deux bouchées. lui ai-je dit en souriant.

-          Tu te moques mais il faut que je prenne des forces pour cette nuit, ça promet d’être intense. a-t-il dit en me lançant un sourire vicieux.

-          Ah bon ?

-          Je te taquine. J’ai trop faim en fait.

Je pense qu’il plaisantait à moitié et qu’il avait déjà planifié notre soirée et notre nuit. Il reprit sa fourchette et c’était reparti.

Nous sommes rentrés vers 20 heures à l’hôtel après avoir flâné comme un jeune couple dans les rues parisiennes. Je m’habituais à ce visage abimé, cela ne me gênait plus. J’apprenais à le découvrir et à l’apprécier sans sa carapace de beau gosse.

Arrivées à l’hôtel, je lui ai fait une visite guidée de la chambre. On a vite fait le tour. Puis, je lui ai expliqué que j’allais discuter un moment avec mon fils comme tous les soirs. Pendant que je discutais avec Ben, il a rangé et il a pris une douche. Quand j’eus fini, je l’ai rejoint près du lit, il m’a pris dans ses bras. Il me serra très fort contre lui. On s’est embrassés. Puis il m’a caressé le visage en disant :

-          Tu es si belle, et moi j’ai une tête affreuse. C’est terrible !

-          Ne t’inquiète pas, je te trouve très bien comme ça, ça te donne un côté plus viril.

-          T’es folle !

-          Oui, je suis folle !

Je me suis jetée sur sa bouche et je l’ai embrassé follement. Il était là, enfin ! Je devais en profiter. J’avais envie de lui mais je ne voulais pas faire les choses à la va-vite. Je lui ai dit que j’allais me prendre une petite douche moi aussi et me mettre quelque chose de plus léger. Il a souri et m’a laissé me diriger vers la salle de bain.

J’avais prévu une jolie petite nuisette rose très sexy. J’avais acheté du gel douche parfumé et du lait pour le corps spécialement pour cette occasion. Je voulais sentir bon et avoir la peau douce, encore plus douce que d’habitude.

J’ai dû prendre environ une vingtaine de minutes dans la salle de bain, quand je suis arrivée dans la chambre, je lui ai dit :

-          Fermes tes yeux, je suis prête !

Il eut un silence, j’ai repris :

-          Tu m’entends ? Je suis là !

Toujours rien…

J’ai avancé et je l’ai retrouvé complètement avachi sur le lit en train de ronfler. Il dormait comme un bébé. Je l’ai trouvé adorable. La scène était marrante, j’avais perdu tout ce temps dans la salle pour rien. J’aurai pu le réveiller mais il semblait déjà bien loin, je n’ai pas osé. J’ai étendu un drap sur son corps et je me suis fait une petite place à côté de lui. Je l’ai regardé un moment et je me suis endormie à mon tour.

20 août 2010

XXVI- Entre les deux...

Cela fait deux jours que j’ai des insomnies. Mon mari n’a rien remarqué ou peut-être que si mais il n’a rien dit. Il doit penser que je stresse pour la formation à Paris. Je remercie le Ciel que j’embarque demain pour Paris, ce voyage tombe à point nommé. J’ai vraiment besoin de partir, j’ai besoin d’une coupure totale avec mon quotidien, avec ma réalité.

Tout le week-end, j’ai pensé à Michaël et je n’étais plus si sûre de vouloir le revoir. Pourtant, je savais que ce n’était pas de sa faute, c’est moi seule qui ai décidé de me lancer dans cette histoire avec lui. Au travail, j’avais du mal à me concentrer. C’était pénible. Il faut que je reprenne pied, il y a trop de choses en jeu. De plus, j’ai appris aujourd’hui que certains de mes collègues voyaient d’un très mauvais œil ma promotion et mon séjour à Paris. Il est sûr que ce genre d’ascensions est rare dans la boîte, c’est normal que ça suscite certaines jalousies. Je dois rester solide pour garder ma place et en montrer que j’en suis digne.  Demain, j’embarque pour Paris, alors au diable les jaloux !

J’ai reçu un appel du garagiste l’après-midi qui m’a dit que ma voiture était prête. J’étais contente, vraiment contente. Une fois, sur place, j’ai été surprise de voir que Mickaël était là. Je lui ai fait la bise et je lui ai demandé ce qu’il faisait là.

Il a souri et il m’a répondu :

-          Je suis venue contrôler que le travail était bien fait, le prix que tu vas payer, il faut que ce soit impec !

Il avait l’art de me faire sourire. Son ami était là, il m’a salué en souriant. Et il m’a demandé de le suivre pour voir la voiture et là, en la découvrant de loin, je n’ai pu m’empêcher d’exprimer ma joie :

-          Waouh ! Elle est magnifique ! Vous avez bien bossé ! Je n’en crois pas mes yeux, elle est comme neuve !

J’ai accouru pour voir ça de plus près. Ma voiture était méconnaissable, pourtant elle n’était pas si vieille avant mais là elle a eu vrai lifting. Il avait refait toute la peinture, le nouveau rouge métallisé rendait ma voiture encore plus dynamique. Elle brillait de mille feux.

Je me suis retournée vers l’ami de Micka et je lui ai dit :

-          Je vous remercie de tout cœur, je ne m’attendais pas à un tel résultat. C’est vraiment époustouflant !

Il a souri et il m’a répondu :

-          J’aurai bien aimé prendre toute la gloire mais je dois avouer que j’ai eu un bon coup de main.

Il tourna les yeux vers Michaël qui souriait silencieusement. J’avais du mal à comprendre ou peut-être que je ne voulais pas le croire, alors je lui ai demandé :

-          C’est toi qui l’as aidé ?

-          Oui, j’ai juste frotté un peu.

-          Ne fais pas le modeste ! C’est grâce à toi si c’est parti si vite !

Là, son ami m’a regardé et il a dit :

-          Je l’avais jamais aussi assidu au travail… Pour tout dire, je ne l’avais jamais vu travailler tout court.

Michaël  était un peu gêné par son discours. Il faisait moins le fier que d’habitude.  Il était tellement mignon comme ça. Je le regardais et c’était comme s’il n’y avait plus que lui, il illuminait la pièce entière, il m’irradiait… Quel homme ! Je me suis dit en moi-même que j’ai vraiment beaucoup de chance qu’il s’intéresse à moi, c’était un vrai cadeau du ciel ce mec là.

Mais ce n’était pas fini, quand je me suis dirigée au comptoir pour régler le solde, le garagiste m’a dit :

-          Comme Mike a donné un bon coup de main pour retaper la voiture, vous n’avez plus rien à régler. Vous pouvez le remercier.

-          ça alors ! Quel cadeau !

J’étais agréablement surprise et je me suis retournée vers mon homme :

-          Je ne sais plus comment te remercier.

Il a eu un sourire qui semblait me dire : « Si toi tu ne sais pas comment me remercier, moi je le sais. »

Je lui ai répondu par un sourire. J’ai proposé à Mickaël de le déposer. Nous étions installés dans la voiture quand je me suis rendue compte que j’avais oublié mon GSM sur le comptoir. Je suis retournée le récupérer. J’ai croisé l’ami de Micka qui avait mon GSM à la main, il m’a dit :

-          C’est sûrement ça que vous êtes revenue chercher.

-          Oui ! Merci !

Il me tendit mon téléphone en me disant :

-          Je vous laisse mon numéro si vous voulez.

-          C’est bon, j’ai déjà le téléphone du garage.

-          Non, je pensais à un rendez-vous plus câlin.

-          Mais qu’est-ce que vous croyez ?

-          Pourtant vous êtes avec Mike…

J’étais complètement outrée mais qu’est-ce qu’il croyait, qu’est-ce que tout le monde croyait ? Mon Dieu, quelle image étais-je en train de donner ?

J’ai couru à la voiture. Michaël a tout de suite remarqué que ça n’allait pas, il a le flair pour ça :

-          Qu’est-ce qu’il y a ? qu’est-ce qu’il t’a dit ?

Je ne voulais pas lui répondre, j’ai démarré au quart de tour et j’ai fui à toute vitesse de ce putain de garage.

Michaël me demanda de réduire ma vitesse :

-          Tu devrais ralentir, il y a souvent de flics dans le quartier.

En entendant une sirène au loin, j’ai eu peur et j’ai ralenti. Heureusement ce n’était pas la police mais un camion de pompiers. J’ai repris mes esprits, je me suis arrêté près de chez lui et je lui ai dit :

-          Je suis désolée. Mais j’ai été contrariée par ton ami, il m’a fait une proposition plus qu’indécente. Je ne suis pas ce genre de femme, je ne veux pas être cataloguée...

-          Quoi ! Comment il a osé! Je n’en crois pas mes oreilles là ! Comment il a pu ?!!!... En plus, il sait que tu es avec moi !  Mais pour qui il se prend ce celui-là, j’ai envie de lui casser la gueule ! Je te promets, il va m’entendre !

Il semblait vraiment énervé, en rage. Son visage était sombre et dans ses yeux, je pouvais lire la violence que le rongeait à l’intérieur ! Je ne l’avais jamais vu comme ça ! J’ai posé ma main sur sa jambe et je lui dis :

-          Calme-toi ! N’y a pas de quoi le tabasser !

-          Tu ne te rends pas compte, c’est moi qui t’ai amené là-bas, c’est qui l’ai aidé toute la journée sur la voiture et il me fait un coup de salop dans le dos ! Je ne veux plus jamais le voir s’approcher de toi, plus jamais ! je te remercie de me l’avoir dit. J’ai toujours su qu’il avait un côté pervers. Il peut faire du plat à qui il veut mais pas à toi.

Je l’ai regardé et j’ai souri. J’étais en train de me rendre compte à quel point il était possessif. C’était vraisemblablement un trait frappant de sa personnalité. C’était drôle et surtout paradoxale car j’étais une femme mariée et surtout mariée à un autre homme. Comment pouvait-il ressentir un tel sentiment ? Cela dit, j’étais touchée d’être l’objet d’un tel déchaînement de passion de sa part. Et malgré les apparences, une partie de moi était déjà à lui, une partie de moi était prête à le suivre jusqu’au bout du monde.

Il m’a regardé et m’a demandé :

-          Qu’est-ce qui te fait sourire ?

-          C’est toi ?

-          Tu ris parce que j’ai une réaction de macho.

-          C’est le moins qu’on puisse dire mais ça me plaît bien.

-          Je suis content que tu aimes ça car j’aurai beaucoup de mal à changer.

On s’est regardés dans les yeux, on avait envie de rester là dans la voiture, de rester ensemble. Il s’est approché et je me suis penchée vers sa bouche et je l’ai embrassé. Ce fut un baiser tendre et sensuel mais avec un goût d’inachevé. Nous savions que je devais rentrer mais on s’était écoutés, on se serait embrassés encore et encore. J’ai tellement envie de lui par moment que j’ai envie d’arracher tous mes vêtements et de lui dire de tout prendre, je voudrais tout lui donner et tout lui prendre. C’est fou et pourtant si merveilleux de ressentir ce désir là. Il m’a caressé le visage et m’a dit :

-          J’ai hâte d’être à Paris avec toi, j’ai vraiment hâte.

-          Moi aussi.

Quand je lui ai dit ses mots, j’ai cru que c’était tout mon corps que le lui disait en chœur et surtout mon sexe déjà un peu mouillé.

Il m’a donné un dernier petit baiser et il est sorti de la voiture. Je lui ai fait un coucou. Je lui ai dit que je l’appellerai quand je serai à Paris. Il m’a souhaité bon voyage et je suis partie.

Une fois, arrivée à la maison, j’ai fait ma valise. Mon mari et mon fils m’ont aidée. On a parlé de ma superbe voiture rouge, des avions, des vacances et on a ri. Tout semblait si parfait à ce moment-là. Pourquoi ne peut-on être heureux tout le temps ? Pourquoi me faut-il choisir ?

13 août 2010

XXV- La journée des surprises

Tout allait pourtant si bien en début de semaine, j’étais enfin arrivée à m’organiser au boulot, je mettais en place des procédures de fonctionnement, je commençais à maîtriser le logiciel et j’avançais vers mes objectifs d’un pas assuré. Mon voyage à Paris y était sans doute pour quelque chose, ça me boostait. Vendredi, bien qu’un peu fatiguée par une longue semaine de boulot, j’étais très enthousiaste à l’idée de voir mon cher Mickaël et de savoir s’il avait pu s’arranger pour me rejoindre à Paris. J’étais en train de garer ma voiture sur le parking, quand j’ai vu une jeune fille me fixer de loin, son regard était braqué sur moi, impossible de ne pas la remarquer. Son visage me disait quelque chose mais je n’arrivais à y mettre un nom et à me rappeler où je l’avais vue. Quand je suis sortie de la voiture, elle s’est élancée dans ma direction, elle avançait vite d’un pas déterminé, elle semblait contrariée. Elle s’est postée à quelques mètres de moi et elle m’a interpellée :

- J’aurai deux mots à vous dire.

- On se connait ? ai-je demandé

D’un ton sec et tranchant, elle répondit :

- Non ! Et je n’ai pas non plus envie de vous connaître... Vous vous prenez pour qui à votre âge pour draguer le mec des autres ! Coucher avec un jeune, ça doit sûrement flatter votre égo ! Moi ça m’écœure !

J’étais abasourdie comme si elle venait de me lancer des coups de marteau dans la tête. J’étais complètement sous le choc. Je suis restée là sans voix, muette et immobile face à ce discours implacable.

Quand les yeux de la jeune fille sont tombés sur mon alliance et elle est repartie de plus belle :

- Vous êtes mariée en plus ! Quelle honte ! Les femmes comme vous, ça me dégoute… Vous me donnez envie de vomir. Occupez vous de votre mari, de vos enfants si vous en avez et laissez Mickaël tranquille, fichez-lui la paix ! Il n’a pas besoin de vous ! Il est jeune, il a un avenir à construire et ce sera sûrement pas avec une femme comme vous ! … J’espère que vous avez saisi le message, cessez de roder autour de Mickaël, fichez lui la paix une fois pour toute ! Poufiasse !

Je venais de me faire traiter de poufiasse et je restais là sans rien dire. La violence de sa voix et de ses propos m’avait complètement tétanisée. J’aurai bien voulu lui répondre quelque chose, j’aurai pourtant pu lui dire tant de choses pour me défendre mais j’en étais incapable. Sur le coup, comme ça, ce fut impossible. C’était la première fois que je me faisais agressée verbale comme ça dans la rue et par surprise. Avant de partir, la jeune fille m’a lancé un regard menaçant.

Je suis restée immobile pendant un moment, le cœur gros, les larmes aux yeux, je me suis sentie si mal, comme blessée dans mon amour propre, touchée en plein cœur. Je ne connaissais pourtant pas cette fille mais ses paroles m’avaient bouleversée. D’où me connaissait-elle ? Était-ce la petite amie de Mickaël ? Où est-ce que je l’avais vu ?... Soudain, un éclair de souvenir traversa ma mémoire, oui c’était elle, la jeune fille que j’avais vu discuter avec Mickaël mardi dernier. Je l’avais vu de loin mais c’était elle, les cheveux, la silhouette… Pourquoi ? Pourquoi ?

Je devais discuter avec lui. Je me suis dirigée vers le parc, il était là en train de m’attendre. Quand il m’a vu, il a eu un sourire, je l’ai trouvé si beau… Les mots de la jeune fille résonnaient encore dans ma tête et je commençais à ressentir de la culpabilité. Je me suis fermée.

Il s’est avancé vers moi et m’a fait la bise en me disant :

- Salut toi ! J’ai eu peur un moment que tu ne viennes pas.

Je n’ai rien répondu, je ne savais plus par quoi commencer, c’est lui qui a pris les devants :

- Mais qu’est-ce qu’il t’arrive ? Je vois que ça ne va pas.

J’ai pris une grande inspiration et je lui ai demandé :

- La jeune fille qui était avec toi dans ce parc mardi, c’était ta copine ?

- Ma copine ? Non, mais quelle idée ? me répondit- il en souriant

- Ne me mens pas, c’est important.

Il comprit alors que c’était sérieux et il me répondit :

- C’est une amie mais pourquoi ? Qu’est-ce qu’elle a fait ?

- Je suppose que c’est une amie assez intime car elle vient de me demander de ne plus m’approcher de toi. Et quand je dis « demander » je suis gentille.

J’avais la gorge nouée, j’étais à deux doigts de craquer mais j’essayais de jouer la forte et l’indifférente. Il fit une tête, il semblait très contrarié et il finit par me dire :

- Fais chier ! Elle a dû nous voir ensemble mardi et elle n’a pu s’empêcher. Je suis désolée…

Il s’arrêta quelques secondes et me regarda. L’instant était grave, il me dit :

- Je suis, en effet, sortie avec cette fille l’an dernier mais ça fait longtemps que c’est fini entre nous. On est resté ensemble un mois. Je l’aimais bien mais je n’étais pas amoureux d’elle. Pour elle, c’était le contraire, elle s’était fait tout un film et nous voyait déjà devant l’autel. J’ai préféré rompre mais le mal était déjà fait. Elle n’a jamais supporté la rupture, elle m’a harcelé, j’ai passé des mois à la fuir. Puis, elle a fini par comprendre et elle s’est trouvé quelqu’un d’autre. Mardi, je l’ai trouvé par hasard… mais je me demande maintenant si c’était vraiment par hasard. Elle m’a demandé si je tenais le coup après le décès de Damien, tu te rappelles, c’est l’ami dont je t’ai parlé. Je l’avais trouvé très gentille et à l’écoute… Je sais ce qui l’a motivé maintenant.

Tout était plus clair. Je me demandais qu’est-ce que je faisais dans cette histoire. Je n’avais pas ma place. J’ai commencé à avoir mal à la tête. Il m’a dit qu’il irait lui parler, alors je lui dis :

- Non, ce n’est pas la peine. Laisse tomber.

J’avais eu mon compte et je n’avais pas envie de me battre avec cette fille. Je voulais rentrer chez moi retrouver mon petit univers. Je lui ai dit que ça n’allait pas et que j’allais rentrer.

- Tout ça à cause de Delphine ! Elle est vraiment trop chiante ! Je suis désolé ...

Il a prononcé son prénom et s’en était trop moi. J’aurai préféré ne savoir comment elle s’appelait.

On s’est dirigé vers le parking sans rien dire. Il voulait prendre ma main mais je me suis éloignée. Je sais que ce n’était pas de sa faute mais c’était ma seule façon de réagir à ce qui venait de m’arriver.

J’avais du mal à penser, je voulais rentrer chez moi, prendre une bonne douche et oublier tout ça. Je crois que ce soir là, j’aurai pu rayer définitivement Mickaël de ma vie sans regret si en arrivant à la voiture, je n’avais pas une autre mauvaise surprise.

Sur tout le côté gauche de ma voiture, on pourrait lire en bas dans portières : « SALOPE !!! ».

J’ai crié : « Mon Dieu ! » et j’ai couru vers la voiture pour constater les dégâts.

Non seulement elle avait écrit ce mot sensée me caractériser mais elle avait aussi rayé les deux portières, les marques étaient profondes, elle a sûrement dû se servir d’un objet pointu. J’ai fait le tour de ma voiture, je croyais halluciner. J’étais dans un cauchemar. Je ne savais plus quoi faire.

J’ai mis mes mains sur mon visage et là j’ai craqué. Mes larmes ont coulé, une cascade d’eau dévalait sous mes doigts. Je ne pouvais plus cacher ma faiblesse et ma fragilité. Je suis très émotive et là c’était trop pour moi.

Mickaël s’est approché de moi et il m’a pris dans ses bras. Mon cœur battait très fort, mes larmes continuaient à dégouliner, j’ai mouillé son tee-shirt. Il me serra très fort. J’ai senti sa chaleur et sa tendresse, et peu à peu, je me suis apaisée. Mon cœur battait plus calmement. J’ai repris mon souffle et je lui ai dit : Merci… Je me sens nulle, en plus j’ai mouillé ton tee-shirt.

Il a souri et il a dit :

- T’inquiètes, tu peux moucher dedans si tu veux.

J’ai souri. Il m’a regardé en souriant et il a dit :

- Je suis content de te voir sourire…

En effet, je venais de sourire pour la première fois de la journée et je lui en étais vraiment reconnaissante. Il était près de moi et une chaleur emplissait mon cœur d’une façon que je ne pourrai décrire. Il y a quelque chose entre nous, quelque chose de fort et d’étrange à la fois, quelque chose de chimique que je n’avais jamais connu auparavant.

Je l’ai regardé et je lui ai demandé :

- Qu’est-ce qu’on va faire pour la voiture ? Je ne peux pas rentrer comme ça chez moi.

Il a regardé la voiture et il m’a dit :

- J’ai un ami qui bosse dans un garage, je peux lui montrer la voiture. Il fera le nécessaire pour effacer ces traces et repeindre tes portes.

- Ce serait bien s’il pouvait faire quelque chose rapidement.

- Tu veux qu’on y aille tout de suite ensemble ?

- Oui, allons-y !

Je ne me suis plus posée aucune question, il fallait agir. Sur le trajet, il m’indiquait le chemin qui menait au garage. Nous échangions de temps à autre quelques regards et quelques sourires… C’est vrai, je reconnais que ce n’était pas vraiment le bon moment pour flirter mais c’était comme si chacune cellule de mon corps était appelée par lui, il y avait une attraction forte et presqu’incontrôlable. Je pense que cela était dû au fait de se retrouver tous les deux dans la voiture, seuls et si près l’un de l’autre.

Nous sommes arrivés rapidement au garage. Son ami n’a pas posé de questions, il a tout de suite compris qu’il fallait rester discret sur cette affaire. Il a estimé les travaux à un certain coût. Mickaël a voulu négocier le prix à la baisse mais je lui ai dit que ce n’était pas la peine. J’étais prête à payer le prix pourvu qu’il me rende la voiture rapidement.

Son ami était tellement content que j’accepte, qu’il m’a prêté un véhicule de remplacement.

Sur la route du retour, je me suis rendue compte que le garage n’était pas loin de chez moi. En passant devant la maison, j’ai montré à Mickaël où j’habitais, je l’ai fait spontanément, je ne sais pas ce qui m’a pris. Il a regardé et il est resté pensif. J’aurai tout donné pour savoir ce qu’il pensait. Puis, il m’a dit que ce n’était pas la peine que je la raccompagne jusqu’à chez lui et que je pouvais le déposer près d’un arrêt de bus. Je l’ai déposé à l’arrêt près d’un square. J’avais regret de le quitter. Lui aussi, je crois. En sortant de la voiture, il s’est retourné vers moi et m’a dit :

- Au fait pour Paris, j’avais oublié de te dire que c’est ok pour moi. Je pourrais t’y retrouver le week-end prochain et resté avec toi jusqu’au mercredi.

Cette nouvelle m’a inondé de bonheur, j’ai eu une folle envie de l’embrasser. J’ai souri et je lui ai dit :

- Super ! Enfin une bonne nouvelle ! Je suis contente. Je t’appellerai lundi.

- Mais je t’ai pas donné mon numéro !

- Tu oublies que j’ai ton CV.

- Tu l’as gardé !

Il a souri, je lui ai dit « Bisous ! ». C’était la première fois que je lui disais ce p’tit mot doux. Il m’a répondu et il m’a fait un p’tit signe de la main.

Je suis rentrée chez moi.

Quelle journée !... soupir

5 août 2010

XXIV- Un beau séjour en perspective

Je ne pensais pas que mon nouveau poste m'aurait autant accaparé. Je savais pourtant que ce ne serait pas de la tarte mais là j'étais vraiment fatiguée. J'étais beaucoup stressée, je n'avais pratiquement plus d'ongles à force de me les ronger. Je ramènais beaucoup de boulot à la maison et je n'avais jamais assez de temps pour tout faire, j'avais trop de dossiers à lire, trop de choses à apprendre, trop de choses à organiser et à penser.

Quand je me suis rendue au parc ce mardi, j'avais les yeux à moitié fermés, j'étais à bout de force. J'étais ravie de revoir mon Micka mais j'avais surtout envie et besoin de regagner mon lit pour un bon repos.

Quand je suis arrivée sur place, j'ai essayé de le repérer de loin mais je ne le voyais pas mais en me rapprochant j'ai fini par le voir; Il n'était pas seul. Une très jolie jeune fille était près de lui et ils discutaient. Ils paraissaient proches, voire intimes. La fille était belle, du genre taille mannequin avec de beaux cheveux clairs et lisses. Je ne pouvais voir son visage d'où j'étais mais le peu que je voyais a suffit à réveiller ma jalousie. Oui j'étais jalouse. Je ne supportais pas de voir Michaël, mon Michaël avec une autre. Ma possessivité n'était pas justifiée car ce n'était pas mon Michaël comme je me plaisais à le penser mais à ce moment-là, je ne pouvais pas réfléchir à tout ça, j'étais dans mon émotion et j'avais du mal à sortir de cet état.

Je n'osais pas aller vers lui, je ne voulais pas les interrompre. Je suis restée là, immobile et j'ai attendu. Ils ont discuté encore un moment, je ne pourrais pas dire combien de temps : une, cinq ou dix minutes, ça m'a paru une éternité.

La jeune fille lui a fait la bise en se jetant presque dans ses bras. Il lui a dit au revoir et il s'est retourné pour me chercher. Quand il m'a vu, il a eu un sourire. Je l'ai trouvé beau comme toujours mais cela n'effaçait rien du sentiment de jalousie que je ressentais. Il est venu vers moi et son amie nous a regardés de loin, je préférais l'ignorer.

Michaël m'a fait la bise et nous avons entamé une petite ballade. Il a tout de suite remarqué que je n'allais pas bien et il m'a dit :

- Qu'est-ce qu'y a ?

- Rien, je suis juste très fatiguée.

J'étais contente qu'il se soucie de moi.

- C'est le boulot ou ... ?

Je ne l'ai pas laissé finir et j'ai répondu :

- Oui, c'est le boulot. J'ai eu un nouveau poste.

- Une promotion ?

J'ai hoché la tête pour acquiescer. Il a eu un énorme sourire :

- Wouah ! C'est super ça ! Félicitation ! Tu en as de la chance !

Il était vraiment enthousiaste, c'est vrai que je ne lui avais encore rien dit à ce sujet. J'ai rajouté :

- C'est vrai que c'est super et motivant d'avoir plus de responsabilités mais la surcharge de boulot est incroyable.

Il a tout de suite rebondi sur ce que je venais de dire :

- Si tu as besoin d'un assistant, n'oublie pas que je suis disponible... Travailler tous les jours avec toi, ce serait trop le rêve...

J'ai tout de suite vu défiler dans ses yeux tous ses fantasmes de sexe au bureau. Je nous ai vus allongés sur mon bureau, sur la table de réunion, dans l'ascenseur... C'est vrai que l'idée était très alléchante.

On avait les même pensées coquines et nous avons rigolé tous les deux. C'était la première fois que je riais depuis plusieurs jours, ça m'a fait du bien.

Puis, il m'a demandé si je voulais courir, je lui ai dit que j'étais un peu crevée aujourd'hui, que je préférais marcher. En marchant, on a parlé un peu de tout et surtout de mon nouveau boulot. A un moment, il est passé à un autre sujet :

- Mon patron m'a proposé un séjour d'une semaine à Ibiza pour les vacances, il a un bar-hôtel là-bas. Depuis qu'il me l'a annoncé, tous les soirs, je nous imagine là-bas tous les deux sur la plage ou dans l'hôtel, ce serait trop le rêve. J'allais te demander de venir avec moi mais je sais que ce ne sera sûrement pas possible.

Je l'ai regardé, il avait la tête baissée et ce visage d'enfant triste qu'on a envie de consoler. J'avais envie de le prendre dans ses bras et le serrer très fort. Je crois que c'est sa jeunesse qui lui donne cette vulnérabilité à la fois profonde et attendrissante qui le rend irrésistible. Bien que j'aurai voulu de tout mon coeur aller à Ibiza avec lui, je savais que ce ne serait pas possible. Il fallait être réaliste, alors je lui ai dit :

- Je ne pourrais pas aller à Ibiza avec toi même c'est une magnifique destination mais je n'aurai pas de vacances avant longtemps et vu ma situation, tu sais que ce sera très difficile pour moi.

- Wouais ! Je sais... Au moins j'aurai essayé.

Même s'il était résigné, je sentais dans sa voix sa déception. Alors, j'ai eu une étincelle et je lui ai parlé de Paris :

- Par contre la semaine prochaine, je serai à Paris pour une formation.

- A Paris ?!! Et pour combien de temps ?

- Pour quinze jours.

- Quinze jours sans toi, ce sera long.

Au fond de moi, je voulais lui demander de venir me rejoindre là-bas mais je n'osais pas, je ne savais pas comment le dire. Alors, je n'ai rien dit et c'est finalement lui, Dieu Merci, qui en a parlé :

- Tu seras seule là-bas ?

- Oui, je serai seule...

Et après quelques secondes d'hésitation, j'ai fini par accoucher ma proposition :

- Tu pourrais venir passer quelques jours là-bas avec moi si tu es libre.

Il a souri en me regardant, il avait cette petite lueur que j'aime voir briller dans ses yeux et il a dit :

- C'est avec joie que je viendrai te rejoindre là-bas. Je ne sais pas encore quand est-ce que je pourrai me libérer mais tu le sauras bien assez tôt, tu peux en être sûre.

Après avoir dit ces mots, il s'arrêta de marcher et il prit ma main. Il s'est approché de moi et m'a embrassé. C'était un baiser très tendre et profond; J'ai fermé les yeux et j'ai goûté à ses lèvres si douces. Ce baiser j'en avais besoin, je le voulais. C'était une façon pour moi de le sentir, de l'avoir tout à moi et de me serrer contre lui. Ce baiser m'a fait un bien fou.

Il était tout excité (pas dans le sens sexuel du terme... quoique peut-être...), il souriait et il avait encore plein de choses à me dire mais je devais rentrer. Il m'a dit que vendredi, il me donnerait ses disponibilités pour Paris. Je l'ai embrassé du regard encore une fois et je suis rentrée.

Avant de dormir, je voulais faire le point sur tout ce que j'avais appris et ressenti, mais trop fatiguée pour y réfléchir sérieusement. J'avais un désir, j'avais envie de lui comme je n'ai jamais eu envie de personne auparavant et Paris était la porte de ma satisfaction. Rien ni ma raison ni personne n'aurait pu m'arrêter, dans mes rêves, je volais déjà en direction de la capitale.

Publicité
Publicité
1 2 3 4 > >>
Journal d'une Passion
Publicité
Archives
Newsletter
Publicité