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Journal d'une Passion
8 novembre 2010

XXX- Paris - Souvenir d'une soirée mémorable

Ecrire pour en finir, écrire pour le sortir de mon esprit, ce n’est peut-être pas la solution mais c’est la seule que j’ai trouvée. Je me rappelle encore ce mardi matin à Paris. Quand je me suis réveillée au bruit de l’alarme, il m’a retenu au lit en m’attrapant par les hanches, ses mains sont descendues jusqu’à mes fesses, il savait très bien que je ne pouvais pas résister à cette caresse. Mais je voulais le faire languir un peu et je lui ai dit :

 - Tu sais bien que je dois me lever pour me préparer.

 - Restes encore, rien qu’une minute ! me marmonna-t-il. 

J’ai remué les fesses de façon coquine en lui disant : « Non, non, non ! » Mais j’en crevais d’envie. Il a souri et m’a attiré à lui. Il avait cette façon de m’attraper avec force, je me sentais captive, prisonnière de ses bras, de son désir que je prenais plaisir à assouvir. Nous avons fait l’amour. Il est venu sur moi et il est entré rapidement sans crier gars. Je me suis laissée faire et je voulais même en redemander, je ne voulais pas que ça s’arrête mais il fallait bien que je parte à ma formation. J’ai dû me préparer en vitesse grand V. Il m’a accompagné jusqu’au métro et je l’ai retrouvé le soir au même endroit.

J’avais passé la journée à penser à lui comme une adolescente amoureuse. Le pire c’était que j’aimais être dans cet état, complètement heureuse et insouciante, si légère, si joyeuse… Je passais mon temps à sourire. J’avais lu quelque part que l’amour était quelque chose de cérébral, ça a le même effet qu’une drogue sur notre cerveau, je peux le confirmer et c’est fou comme c’est bon.

Nous sommes rentrés à l’hôtel, nous avons commandé des plats, j’ai eu mon rendez-vous Cam avec mon fils, puis il m’a proposé de m’emmener danser. Je ne trouvais pas sa proposition raisonnable, sortir en pleine semaine de formation mais après tout, c’était mon dernier soir à Paris avec lui et je voulais lui faire plaisir. Il m’a dit qu’il avait retrouvé un ami qui lui avait parlé d’une boîte très bien et il tenait à m’y emmener. Je n’avais pas de tenue affriolante, je me suis contentée de mettre ma petite robe noire avec quelques bijoux fantaisies. J’ai forcé un peu sur le maquillage pour paraître un plus jeune. Je n’aurai peut-être pas dû. Mais quand il m’a vu, il m’a dit : « Waouh ! Tu es à tomber ! » Ça m’a fait plaisir.

 

La boîte était à deux pâtés de maison. Nous y sommes allés main dans la main. J’ai toujours aimé sa façon de me tenir la main, il la tenait avec force comme s’il ne la lâcherait jamais, c’était touchant.

 

Nous sommes arrivés à la boîte assez rapidement, l’entrée était plutôt discrète malgré quelques lumières. Il n’y avait pas beaucoup de monde dehors mais à l’intérieur, c’était la folie. La décoration était très flashy, très moderne. Il y avait beaucoup de monde pour un jour de semaine. Mais au fond, je n’en sais rien car je n’étais pas sortie en boîte depuis mon enterrement de vie de jeune fille, il y a plus de 6 ans.

Il y avait en tout cas, plus de monde que je ne l’imaginais. Il m’a tout de suite entrainé sur la piste. Il dansait magnifiquement bien. Plusieurs jeunes filles le regardaient, malgré les quelques traces de blessures sur son visage, il avait conservé son sex-appeal. Il avait cet aisance, ce charisme que ne laissent indifférent aucune femme. J’étais près de lui à ce moment-là mais en le regardant, je me suis sentie à des années lumières de lui, de cette boîte. Je dansais à ses côtés mais j’avais l’impression d’être spectatrice. Je dois l’avouer, j’étais mal à l’aise, je ne me sentais pas à ma place. Je me sentais beaucoup trop vieille, trop moche par rapport à toutes ces jeunes filles en fleur qui se trémoussaient sur la piste. J’ai dansé pendant une vingtaine de minutes, puis je lui ai dit que j’avais soif. C’était un prétexte pour m’éloigner. Je suis allée au bar. Le barman m’a servi une téquila, cela faisait longtemps que je n’en avais pas bu. En me servant le verre, le barman m’a demandé :

 - Ça n’a pas l’air d’aller ?

J’étais un peu surprise par sa question. Mon mal-être était si visible que ça. Il est vrai que ça faisait quelques minutes qu’il était là en train de m’observer. Je lui ai répondu :

 - Je me trouve juste un peu trop vieille pour ce genre de fête.

Je ne sais pas pourquoi je me suis confiée à lui comme ça. Il m’a souri et il a dit :

 - Je ne sais pas quel âge vous avez mais vous êtes belle comme un cœur et la téquila est offerte aux jolies femmes comme vous.

J’ai souri et je l’ai remercié. Ce qu’il m’avait dit était très gentil et ça m’a un peu remonté le moral même si je savais que ce n’était pas forcément vrai, mais c’était flatteur.

 - Vous êtes encore plus jolie quand vous souriez.

 - Et cette jolie femme est avec moi, ce soir !

En entendant cette voix, je me suis retournée, Michaël était derrière moi. il m’a souri. Le barman était un peu confus, s’est excusé en souriant. Michaël s’est assis près de moi au bar, il a pris un verre lui aussi. Il m’a regardé et il a demandé à son tour :

 - Ça ne va pas ?

 - Non, ça va.

Je mentais car je ne voulais pas trop en parler, mais il voyait que ça n’allait pas.

 - Tu veux qu’on rentre ? a-t-il continué

 - Non… En fait, je n’aime pas trop danser.

En fait, je voulais rentrer, j’aurai pu lui répondre oui, je crois qu’il ne m’aurait pas voulu mais je ne voulais pas tout gâcher, avec l’âge, on devient moins égoïste. Il fut un peu déconcerté mais après avoir réfléchi quelques secondes, il m’a lancé :

 - Ne t’inquiète pas, j’ai un plan B.

Il paya les verres, prit ma main et se dirigea vers la sortie en me traînant derrière lui, sa main serrait très fort la mienne. J’aurai pu le suivre jusqu’au bout du monde ce soir-là. Au bout d’une vingtaine de mètres, je lui ai demandé :

 - Où est-ce que tu m’emmènes ?

 - C’est une surprise.

Un peu loin, nous avons pris une petite rue et là on s’est arrêté devant un petit bar tout éclairé. Je ne me souviens plus du nom mais dehors on entendait de la musique. Nous sommes entrés, il y avait une trentaine de personne environ, peut-être plus. Un groupe s’était formé près d’un écran dans un coin à droite, c’était une soirée karaoké. J’ai regardé Michaël et sans savoir pourquoi j’ai été ravie qu’il m’emmène là. Nous nous sommes assis à une table, on a pris un verre et on a regardé les futurs stars de demain ou de jamais s’essayer à l’exercice. Certains chantaient bien, d’autres beaucoup moins. Ça faisait même rire parfois. L’ambiance était conviviale et bonne enfant, j’étais vraiment contente d’être là. A un moment, un groupe d’étudiantes ont mis le feu en chantant « Waka Waka », beaucoup se sont levés pour danser, c’était vraiment cool. Quand j’ai avoué à Michaël que c’était la première fois que j’entendais cette chanson, il avait du mal à me croire et m’a dit que c’était la grande chanson de la coupe du monde et que ça avait cartonné. Moi, ça ne me disait rien car je ne suis plus vraiment dans le coup et encore moins quand il s’agit de foot.

Mais, quand l’animateur a demandé un volontaire pour « One » de U2. J’ai dit à Michaël que j’aimais beaucoup cette chanson, il m’a dit :

 - Vas-y!

 - Non, je suis trop timide, vas-y toi !

Il s’est levé et il est parti. Il a commencé mais il n’était pas vraiment dans le ton, il avait du mal. Ça me faisait rire car je la connaissais par cœur.

Alors que la musique continuait de jouer et les paroles de défiler, il s’est arrêté de chanter et il m’a regardé, il y eut un grand silence dans la salle. Le micro dans sa main, il s’est adressé à moi :

 - Ne t’inquiète pas, je vais recommencer mais j’aimerai que tu viennes avec moi.

Je ne m’attendais pas du tout à ça mais j’aurai dû y penser le connaissant. Tout le monde s’est retourné vers moi, je devais être rouge comme une tomate. L’animateur aussi s’y est mis : « Venez, venez, n’hésitez pas, il a besoin de renfort. »

J’étais piégée, impossible de fuir cette fois-ci. Je suis donc allée le rejoindre devant l’écran, la chanson a repris au début et cette fois-ci, on était dans le ton. J’ai aimé ce moment. Nous chantions avec le cœur et en chœur. Ce n’était peut-être pas juste mais au moins c’était beau. A la fin, on s’est regardés dans les yeux en terminant sur « One», c’en était presqu’émouvant. Les gens nous ont applaudis et il m’a embrassée devant tout le monde. J’étais heureuse comme jamais. J'ai savouré ce moment, je savais au fond de moi qu'il était unique et que je n’en aurai pas d’autres.

Nous avons regagné nos places, d’autres candidats se sont succédés et à la fin, vers minuit et demi, l’animateur a demandé à tout le monde de venir près de l’écran pour chanter « On ira tous au paradis. » C’était un grand moment de joie et d’unité. La plupart des personnes étaient des étudiants. Il y en avait sûrement qui avaient la trentaine mais tous paraissaient jeunes. Je me sentais bien à la fin de la soirée mais je me serai senti encore mieux si j’avais été une étudiante ce soir-là… mais on ne peut pas tout avoir.

Michaël et moi, nous sommes rentrés. Nous avons fait l’amour et je me suis endormie tout de suite après, lui aussi, je suppose.

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