Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Journal d'une Passion
1 juin 2010

XVIII- Aimer à perdre la raison

J'ai passé un long moment devant mon miroir hier soir et ce matin, non pas pour m'admirer comme Narcisse, ni pour me bichonner mais pour me tourmenter à cause d'un bouton. Oui un bouton ! A mon âge !

Je ne savais plus quoi faire pour le camoufler, le faire disparaître. Il y a deux jours, je l'avais remarqué, il était discret mais là, on le voyait bien. Un bouton ce n'est pas un drame, je le savais mais c'était plus fort que moi. Il y a un mois de ça, je n'y aurai porté aucune attention, je ne l'aurai peut-être même pas remarqué, mais depuis Michaël, tout a changé. Je veux plaire, je veux qu'il me trouve belle et je ne veux surtout pas avoir de boutons.
J'ai mis quelques gouttes d'huiles essentielles dessus sur le conseil de mon esthéticienne et du fond de teint pour ne plus le voir mais rien y faisait, il était toujours là. Tant pis ! Je devais faire avec.

Ma journée de boulot s'est passée tranquillement. C'était plutôt calme, beaucoup de collègues étaient en congé. J'ai apprécié de travailler dans le silence, ce n'est pas toujours le cas. Cela m'a permis de réfléchir à mon avenir professionnel. Je n'ai toujours pas donné de réponse à mon chef concernant la promotion.
Ce poste c'est un rêve, une ambition de toujours mais étrangement j'ai perdu ma motivation et mon envie. Est-ce le fait d'avoir rencontré Michaël ? Est-ce la peur du changement ? Peut-être est-ce un peu des deux ? Je ne le sentais pas, j'avais la trouille, comme si une petite voix qui me disait : "Tu es bien où tu es, tu as un poste tranquille dont tu as la parfaite maîtrise, du temps libre, des vacances, pourquoi chercher plus ?" D'un autre côté, j'avais peur de le regretter et de ne plus jamais avoir une telle proposition. Je pensais que Michaël m'aiderai en me donnant son avis. Même si je savais parfaitement ce qu'il allait me dire.

Les heures se sont vite écoulées, je suis rentrée chez moi, je me suis préparée et avant de partir, je me suis regardé un dernière fois dans le miroir. Ma queue de cheval était parfaite, j'ai remis un peu de fond de teint  tout en sachant qu'il allait couler et le bouton allait se voir, tant pis, il fallait que j'y aille.

En arrivant au parc, il était déjà là à m'attendre sur un banc. Dès qu'il m'a aperçu, il a eut un sourire. Je suis allée vers lui et il m'a fait la bise. Je stressais un peu à cause du bouton, c'était bête. Il m'a dit bonjour et  m'a regardé en souriant. J'ai vu ses yeux s'attarder sur ma bouche, mes seins, il me dévorait du regard. Cet excitant constat me fit oublier mon bouton et fit disparaître mon stupide stress.

Nous avons couru pendant une vingtaine de minutes, puis on s'est arrêtés pour boire de l'eau. Le soleil était encore haut, il faisait chaud, je transpirais. Je me suis aspergée d'eau, mon tee-shirt en fut mouillée. Il moulait ma poitrine et on pouvait y voir la rondeur de mes formes et le dessin de mon soutien de gorge. Il était là près de moi et bien que je savais qu'il était en train de me regarder avec des yeux brûlants de désir, je faisais comme si de rien n'était, je m'étirais sans complexe. Il restait là immobile, figé, statufié, il avait envie de moi, je le savais, je le sentais et cela me réjouissais secrètement, j'étais aux anges. Je ne disais rien, lui non plus.

Quand j'ai voulu m'étirer la taille, j'ai écarté les jambes et j'ai levé le bras droit pour me pencher lentement sur le côté gauche. Là, il est venu derrière moi, il s'est collé à moi en me tenant la taille, j'ai senti son sexe dur contre mes fesses, mon clito s'est aussitôt agité. J'ai eu chaud tout à coup, je devais pourtant retrouver mon  calme et mes esprits. Il me murmura à l'oreille : "Il faut que tu gardes ton dos bien droit, sinon tu risques de te faire mal." Il redressait mon dos délicatement, je trouvais merveilleux de m'étirer comme ça le laissant accompagner tous mes mouvements. Ses mains glissaient sur mes hanches puis remontant vers ma poitrine. J'ai senti ses doigts frôler le bas de mes seins, c'était excitant, érotique. Il ne semblait n'y avoir plus personne autour de nous, jamais l'impression pendant quelques secondes qu'il ne restait plus que lui, ses mains et mon corps qui je mourrais de lui offrir. J'avais chaud, j'avais envie de lui... Il était toujours contre moi, je le sentais, j'entendais son cœur battre très fort, le mien aussi d'ailleurs... Je n'avais qu'une envie l'embrasser fougueusement, furieusement et lui faire l'amour là dans ce parc... J'ai fermé les yeux et je l'ai entendu soupirer. Je l'entendis murmurer : "Je ne devrais pas faire ça." Et il se détacha de moi. Je ne compris pas tout de suite son retour à la raison.

Il m'a souri et je lui ai souri tout en continuant mon étirement comme s'il ne s'était rien passé. Il s'est étiré à son tour en me regardant. Puis, j'ai regagné ma voiture. "J'aimerai t'embrasser." m'a dit-il avant que j'entre dans la voiture. J'avais envie de lui répondre : "Qu'est-ce que tu attends, embrasse-moi !" mais au lieu de ça, je me suis montrée sage, je lui ai souri et je lui ai fait la bise. Je l'ai embrassé avec beaucoup de tendresse sur la joue. Mon cœur s'est remis à battre plus fort comme si c'était un déchirement de lui dire au revoir, un déchirement de le quitter. Il l'a peut-être senti ou peut-être pas mais il m'a regardé en disant :

-"N'oublie pas que je te dois un dîner. Mardi, tu penses que c'est possible ?" m'a-t-il demandé.

-"Mardi ?"

J'étais surprise mais sans plus y réfléchir, j'avais tellement envie de le revoir et d'être avec lui que je me suis dit que je m'arrangerai et je lui ai répondu :

-"Oui, pour mardi, c'est bon."

Il a eu un énorme sourire, de ceux qui lui font briller les yeux et il a dit :

-"Je te retrouverai ici au parc à 18 heures et on ira ensemble chez moi, je n'habite pas très loin."

Bien que je me trouvais complètement folle d'accepter une telle invitation, de prendre un tel risque, je lui ai répondu :

-"D'accord !"

On s'est embrassés une dernière fois sur la joue en se collant l'un à l'autre et je suis rentrée chez moi en roulant à 20 à l'heure. Je n'avais pas envie de rentrer, je n'avais pas envie de m'éloigner et d'être séparée de lui, ça m'arrachait le cœur. Mon rayon de soleil était ce rendez-vous de mardi, j'en rêvais déjà.

Alors qu'à la radio, une émission rendait un hommage à Jean Ferrat, Aimer à perdre la raison résonna en moi d'une façon singulière.

Publicité
Publicité
Commentaires
Journal d'une Passion
Publicité
Archives
Newsletter
Publicité