Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Journal d'une Passion
14 mars 2010

III - Libérée

Pendant une semaine, j'ai cru perdre la tête. Je n'arrêtais plus d'y penser encore et encore. Il m'avait rendu folle, je me remémorais cette après-midi sans arrêt. Je me souvenais de ses gestes, de ses phrases, de sa chaleur, du pouvoir qu'il avait sur moi. Je m'en voulais d'être si faible. Il avait fait naître en moi un désir, un feu s'était allumé et je ne savais plus comment l'éteindre. J'essayais en vain de me résigner, de ne plus y songer mais c'était plus fort que moi.
Je partais au travail, je travaillais beaucoup, chez moi je faisais la cuisine, le ménage, je m'occupais de Ben, je  regardais un film, je faisais l'amour... Rien  y faisait, il était toujours là. Je  me détestais pour ça.
Un soir, j'ai fouillé dans mon sac, j'ai ressorti son CV et le prospectus, je les ai regardé et c'est son visage que je voyais, son sourire, sa bouche... J'aurai voulu y mettre le feu mais ça n'aurait rien changé. Je les ai pliés et glissés dans une vieille valise sur mon armoire.
Le mercredi suivant, je suis allée chercher mon fils au karaté, j'ai fixé le banc sur lequel nous étions assis. Il n'y avait personne. J'ai eu une pensée mélancolique, presque triste. Ben me racontait les derniers mouvements qu'il avait appris, j'entendais sa voix mais je ne l'écoutais pas. En regardant ce banc vide, je me suis dit que c'était fini, c'était juste une idylle et que maintenant je pouvais passer à autre chose. En rentrant chez moi, j'étais comme soulagée. Je me disais que ce jeune homme était un de ces jeunes séducteurs qui voulaient avoir un trophée de plus à leur palmarès et qu'il était sûrement en train de s'attaquer à une autre femme. Bien que cette pensée me faisait mal, je me sentais comme libérée de son emprise.
J'en avais fini de cette histoire.
Du moins, c'est ce que je croyais, jusqu'à samedi dernier.
J'étais dans le super-marché avec Ben. Il courait dans le rayon des chocolats. Je l'y ai rejoins et je me demandais bien quelle boîte j'allais lui acheter. Soudain, j'ai entendu une voix derrière moi. "Bonjour !" Je me suis retournée et je me suis retrouvée face à lui, face à cet homme qui avait hanté mes pensées pendant ces dernières semaines, ce démon qui avait pris possession de mon corps et de ma tête. Je lui ai dit bonjour rapidement sans même le regarder. Je voulais partir, sortir de ce rayon au plus vite mais Ben attendait ses chocolats. J'ai pris une boîte au hasard. Je ne savais même pas ce que j'avais pris. Ben semblait surpris, je l'ai pris par la main "Allons à la caisse !" J'étais paniquée, j'étais dans un état pas possible, mon cœur battait si fort que j'ai cru qu'il allait exploser, j'avais chaud... Je me détestais d'être comme ça mais je ne pouvais pas parler, je ne voulais pas rester plus longtemps près de lui. La seule solution était la fuite. Ben et moi, nous sommes allés vers les caisses. Ben a pris la boîte de chocolats. "Maman cool, il y a plus de jouets dedans." s'enthousiasmait Ben. Il était heureux, je l'ai regardé et j'ai souri. J'étais contente que l'autre ne m'est pas suivi. A la caisse, j'ai remarqué que je n'avais pas acheté la moitié de ce que je devais prendre. C'est mon mari qui allait être content. Je ne pouvais pas rester, non ce n'était pas possible. Quand je suis allée à ma voiture, j'ai regardé plusieurs fois derrière moi pour voir s'il n'était pas là. Je me suis rendue compte que j'avais peur, j'étais complètement effrayée, affolée. Sur la route du retour, je me suis dit que ma réaction était excessive. Il n'avait rien fait à part me dire bonjour. C'était moi qui avais un problème là et pas lui. Il fallait que je redescende sur terre, je commençais à perdre la tête.
Une fois à la maison, je me suis faite engueulée par mon mari pour les courses et la boîte de chocolats très chère remplie de petits camions chargés de chocolats. Mais je m'en foutais un peu, j'ai pris tout ça avec le sourire. J'ai pris un petit camion et je l'ai déposé sur mon étagère en souvenir de ce jour où j'étais allée trop loin. J'avais compris que ce n'était pas de lui que j'avais peur mais j'avais peur de moi même, de mon désir, j'avais peur d'y succomber. Je crois que c'est ce soir là que j'ai vu à quel point j'étais devenue folle et totalement irrationnelle à cause d'un homme, ce soir-là je me suis dit que ça ne pouvait plus durer, je devais admettre qu'il m'attirait et fuir le tentateur n'était pas la solution pour ne plus être tentée. C'est en réalisant ma folie que je me suis vraiment affranchie de lui. Cette nuit là, j'ai dormi comme un bébé.

Publicité
Publicité
Commentaires
Journal d'une Passion
Publicité
Archives
Newsletter
Publicité