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Journal d'une Passion
28 avril 2010

XIV- La fin...

Toute la journée, j'ai pensé à lui, à la manière dont j'allais lui dire au revoir, que c'est fini. J'étais résignée mais j'avais du mal à renoncer. Un démon tentateur me donnait mille arguments pour que je ne laisse pas tomber : "Je pouvais continuer, après tout rien ne m'en empêcher"; "Tout le monde n'a pas la chance de faire une telle rencontre"; "Ce jeune homme était fait pour moi, il est venu vers moi"; "Il est si charmant, si patient, si désirable. Rien ne m'empêche de faire l'amour avec lui et de rompre après. Il sera content et moi aussi. Une aventure ce n'est pas si dramatique".
Je faillis devenir folle. Comment se concentrer sur mon travail dans un tel chaos ?
Mais j'ai regardé la photo de mon fiston sur mon bureau et c'était décidé, je ne pouvais plus continuer. J'avais une famille et même si je sais qu'il embrasse très bien, je ne le connais pas, pas du tout. Je devais mettre un terme à ce flirt.

Le soir, je n'ai pas mis ma tenue de sport, j'avais gardé ma robe de la journée et je suis allée au parc à 17 heures. Il n'était pas encore arrivé. Je me suis assise sur un banc et je l'ai attendu en répétant ce que j'allais lui dire. J'avais appris mon discours par cœur comme une politicienne, prévoyant tous les arguments au cas où il n'accepterait pas ma décision. J'avais tout en tête et j'étais prête. Quand j'ai regardé ma montre, il était déjà 17 heures et 20 minutes. Il était gravement en retard. Je me suis levée et j'ai marché un peu...
Une demi-heure déjà que j'étais là et il n'était toujours pas là... Il n'allait pas venir... Il n'allait plus venir... J'ai eu l'impression que tout s'est assombri autour de moi et que j'allais m'enfoncer dans le sol. Une vague de tristesse a submergé mon cœur. Non !!! Il m'avait laissé tomber.
Je me suis trouvée si nulle, si conne... Je me suis retenue pour ne pas pleurer. Je m'en voulais terriblement, je m'en voulais d'y avoir cru et de lui avoir fait confiance. Mais qu'est-ce que je croyais ? Qu'un jeune homme comme lui, allait rester là à m'attendre ?... Il était bien trop jeune et trop beau pour moi...

J'ai fermé les yeux et j'ai revu son visage, son sourire, nos moments passés ensemble. C'est fou comme je m'étais attachée à lui. Pourtant cela ne faisait pas longtemps que je le connaissais...
Après tout, je voulais rompre, j'aurai dû être contente mais je ne l'étais pas. Je me disais que c'était mieux ainsi et que j'avais économisé un discours inutile.

J'ai marché un peu mais en revoyant ses sentiers que l'on empruntait tous les deux, je me suis sentie mal, si triste. J'avais l'impression de manquer d'air, comme si j'allais m'asphyxier. J'ai soufflé un bon coup pour chasser tout ce que je ressentais, mais j'avais bien du mal à émerger. Je suis rentrée chez moi. J'ai pris une douche et j'ai pleuré...

Je suis trop sensible, trop fleur bleue. J'ai honte à mon âge mais c'est ma nature. En fait, on ne change pas, on reste l'enfant, l'adolescente qu'on était jadis.
Je n'ai presque rien mangé, je n'ai pas beaucoup parler de la soirée. J'ai bordé mon p'tit bonhomme, il voyait que j'étais triste. En le regardant, j'ai eu envie de dévider mon cœur, de lui dire que le copain de maman était parti, qu'il avait laissé maman toute seule et qu'elle était toute triste... Mais au lieu de ça, j'ai feint un sourire, je lui ai souhaité une bonne nuit et je l'ai embrassé sur le front.
Je me disais que je m'en remettrais que ce n'est que passager mais je n'arrivais pas à trouver le sommeil, j'ai dû prendre un somnifère. Son image et son souvenir me hantaient.

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