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Journal d'une Passion
4 mai 2010

XV- Du changement côté travail

Je suis arrivée au boulot avec vingt minutes de retard ce matin-là. J’étais encore à demi-assommée par le somnifère, je n’ai pas l’habitude de prendre ces trucs là. J’avais l’impression d’avoir une enclume sur la tête et je luttais pour garder les yeux ouverts. J’avais pris une douche froide qui m’a glacé le sang mais ça m’a au moins permis de me réveiller. Sur la route vers le boulot, j’ai pensé à lui une fois, puis j’ai accéléré en regardant ma montre.

Une fois, dans mon bureau, ma collègue Juliette m’a dit que le patron m’avait cherché. Etre en retard c’est une chose mais que ce retard soit remarqué par le boss c’en est une autre affaire. La journée commençait mal, mais j’étais encore trop dans les vapes pour m’en rendre compte. J’ai rangé mon sac et je suis montée voir mon responsable. En appuyant sur le bouton de l’ascenseur, je réfléchissais à l’excuse que j’allais lui donner pour expliquer mon retard mais je ne trouvais rien. Quand les portes de l’ascenseur se sont ouvertes, mon cœur fit un bond, il faillit sortir de ma poitrine. Il y avait un jeune homme appuyé au fond de l’ascenseur, j’ai cru que c’était Michaël mais quand il a relevé la tête, j’ai vu que ce n’était pas lui.

Je commençais à le voir partout, c’était plus grave que je ne le pensais.

Quand je suis arrivé devant le bureau du chef, j’ai frappé et je suis entrée. Mon responsable est un homme très bien, très beau. Il a la mauvaise habitude de laisser traîner son regard sur la poitrine des femmes du service mais il s’est toujours montré très correct et respectueux.

Là, j’ai pensé qu’il allait me parler de mes retards et j’allais m’excuser, quand il commença :

- -J’ai demandé à vous voir car cela fait quelques années que vous travaillez pour nous et votre travail est irréprochable. Et vos diplômes vous permettent d’accéder à un poste de chef d’équipe. Alors je voudrai vous annoncer que vous allez avoir une promotion. Ce sera une création de poste mais d’abord, j’aurai besoin de savoir si ça vous intéresse.

Comment aurai-je pu ne pas être intéressée ? C’était la promotion que j’attendais depuis que je suis entrée dans cette boîte.

- -Oui, cette proposition m’intéresse vivement. De quel poste s’agit-il ?

 Il a souri et il dit :

- -C’était sûr que vous ferez plaisir. C’est un poste de coordonnateur pour le département des études. Actuellement il n’y a que deux personnes qui y travaillent, vous serez leur responsable. Ça vous va ?

- -C’est parfait. Où faut-il que je signe ? ai-je demandé en plaisantant.

- -Vous aurez le salaire convenu dans la convention collective pour les postes de coordonnateur. Toutefois avant votre entrée en poste, il vous faudra suivre une formation.

J’ai commencé à froncer les sourcils, c’était quoi cette formation ???...

- Vous irez suivre une petite formation à Paris sur les études de marché, ça ne dure que quinze jours.

En d’autres circonstances, j’aurai été heureuse de partir mais là, j’avais un cœur brisé à recoller et un p’tit garçon à border le soir.  

- -Quinze jours… ai-je répété.

- -Je suppose que vous souhaitez en parler à votre famille.

- Oui, je leur en parlerai ce soir et je vous donnerai ma réponse demain. Le début de la formation est pour quelle date ?

---Dans deux semaines.

Nous avons terminé la conversation là-dessus. Je n’ai plus posé d’autres questions. je faisais semblant d’être motivée mais je ne l’étais pas.  

Je ne sais pas pourquoi je suis comme ça. A chaque fois, c’est pareil, quand je veux quelque chose, je ne l’ai pas et quand enfin la chose tant attendue arrive, je ne suis plus vraiment intéressée. Mais là, il fallait que je me réveille que je prenne un café, j’allais avoir une promotion, une promotion inespérée, une création de poste en plus. Pourquoi n’avais-je pas envie de partir à Paris ? Je n’avais pas envie de bouger, j’avais envie de rester là et ne rien faire, de me contenter de mon poste d’assistante. Ça m’y était faite avec le temps. Non, je n’étais pas en état de réfléchir, j’étais trop naze pour avoir une vraie réflexion. D’ailleurs, pour une fois, il n’y avait pas à réfléchir, je devais foncer, il est très rare qu’on vous propose un avancement dans cette boîte. C’était ma chance.

J’ai pris un café et je suis retournée dans mon bureau. J’ai travaillé comme un robot pour éviter de trop penser. J’ai voulu rattraper le retard accumulé ses derniers jours et traiter tous les dossiers. J’ai prévenu mon mari et j’ai terminé plus tard. J’ai dû finir vers 18 heures. J’avais tout bouclé, j’étais toute contente de moi. J’ai repensé à ce que m’avait dit mon boss sur mon travail « Irréprochable ». Le mot faisait plaisir à mes oreilles.

...

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